La Tunisie a été la cible de deux attaques terroristes meurtrières. La première au musée du Bardo en mars ayant fait 22 morts de diverses nationalités et la seconde en juin laissant 38 touristes sans vie sur une plage aux abords d’un hôtel de Sousse, frappant ainsi de plein fouet l’économie tunisienne, au premier chef le tourisme.
«Ce secteur représente 400.000 emplois directs et un million indirects opérant dans les secteurs du transport, de l’artisanat, de la restauration, etc. Le soutien au secteur touristique dans cette phase difficile est nécessaire », a fait observer le chef du Gouvernement, Habib Essid, en marge du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’UE tenu lundi à Bruxelles.
«Il y a la volonté politique du côté de l’Union européenne de soutenir la Tunisie dans ses efforts de transition démocratique, dans ces moments de difficultés économiques», a assuré la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini, lors d’une déclaration conjointe avec le Premier ministre tunisien, promettant l’appui de l’UE pour relancer la croissance et l’emploi des jeunes Tunisiens et aider le secteur agricole «particulièrement important pour l’économie tunisienne.»
Elle a ainsi fait un effort «supplémentaire» pour que l’Union augmente, mais à titre exceptionnel et provisoire, les quotas annuels d’exportation d’huile d’olive dont dispose la Tunisie, et ce, à hauteur de 25 mille tonnes et faire ainsi de la Tunisie le premier partenaire arabe de l’UE, dans le cadre du programme de recherche Horizon 2020.
Quant au secteur du tourisme, l’UE a promis, lundi, de renforcer son assistance à l’économie tunisienne, en particulier dans le secteur fragilisé du tourisme par les deux dernières attaques sanglantes du Bardo et de Sousse.
«La Tunisie ne mérite pas d’être sanctionnée. Maintenir l’avertissement aux voyageurs provoquerait une énorme crise économique et sociale (…) Cela mènerait la Tunisie vers l’instabilité et le chômage, alimentant l’islam radical, alors que nous avons pris toutes les mesures nécessaires pour renforcer de manière significative la sécurité», a plaidé la ministre du Tourisme Selma Elloumi Rekik, à Londres où elle s’est rendue lundi accompagnée d’une délégation pour demander au gouvernement britannique de lever son avertissement sur les voyages en Tunisie.