Pour le président de l’Association tunisienne de la gouvernance, Moez Joudi, le projet de loi de finance complémentaire 2015 comporte des points positifs et des points négatifs. Dans une déclaration accordée à leconomistemaghrebin.com, M. Joudi a commenté la LFC 2015.
En ce qui concerne les points positifs qui figurent dans le projet, Moez Joudi a indiqué qu’il en ressort de la lecture du projet de loi « qu’on commence à avoir des objectifs clairs dans le cadre d’un PLCF » dit-t-il. L’économiste a salué le fait d’accorder un budget supplémentaire pour le renforcement de la douane, le ministère de la Défense et le ministère de l’Intérieur : « Il faut à la base garantir une meilleure sécurité pour le pays bien avant de mettre des politique économiques surtout avec les menaces terroristes. Je trouve que c’est primordial ».
Revenant sur les mesures de lutte contre l’économie parallèle, le spécialiste a indiqué que les mesures prises au niveau de la douane notamment les réductions des droits et la simplification des formalités : « la réduction des droits de douane pourrait aider à baisser le recours à l’économie parallèle » et de continuer : « on ne peut pas lutter contre le commerce parallèle uniquement par les mesures de sécurité. Si on arrive a réduire les taxes douanières, les contrebandiers ne peuvent plus éclourer leur marchandise sur le marché local. Je trouve que ces mesures sont audacieuses pour lutter contre ce fléau ».
Concernant les mesures faites au profit des PME, le spécialiste a indiqué qu’ils sont très intéressantes. Aujourd’hui, la majorité de banques souffrenent d’un problème de liquidité. Elles peuvent plus financer seules les PME en difficultés. Cependant, il a recommandé d’aider les PME génératrices d’emploi : « il faut, à mon avis, savoir cibler les entreprises dans l’octroi l’étape de financement » recommande-t-il.
Moez Joudi a déclaré, d’autre part, que le projet de loi de finance complémentaire 2015, contient « un certain pragmatisme par rapport au gouvernement de la Troïka. Le ministre des Finances était réaliste et pragmatique. Il a reconnu qu’on ne dépassera pas, à fin 2015, un taux de croissance de 1% alors que la loi de finance 2015 tablait sur un taux de 3% ! » dit-t-il
Pour ce qui est des points négatifs, Moez Joudi a estimé que « qu’il s’agit d’une opération de bricolage et le colmatage de brèche or aujourd’hui nous avons besoin d’une véritable relance économique et d’une vraie approche basée sur l’investissement. Dans ce contexte, l’investissement privée ne peut pas bouger sans que l’investissement public bouge de tour ». « J’aimerais bien voir une politique de grands projets et de vrais investissement publics pour redynammiser l’investissement et créer de la croissance » souhaite-t-il.
Moez Joudi a indiqué qu’il serait préférable d’alterner entre la rigueur et la relance.