Aux circonstances exceptionnelles, des mesures exceptionnelles s’imposent. C’est dans ce cadre-là que le projet de loi de finances complémentaire LFC 2015 intervient,et ce, dans un contexte marqué par le terrorisme et une crise économique aiguë. Le ministre des Finances, Slim Chaker, a présenté les grandes lignes de la LFC 2015 lors d’une conférence de presse tenue 30 juillet au palais du gouvernement à la Kasbah.
La lutte contre le terrorisme, priorité absolue…
Pour le ministre des Finances, le projet de loi de finances complémentaire comporte plusieurs mesures et plusieurs décisions. Parmi les priorités annoncées par la LFC, la lutte contre le terrorisme. D’après le ministre, 306 MD seront alloués pour le renforcement des capacités de la Douane, du ministère de la Défense et celui de l’Intérieur. Ce montant représente globalement 17% du budget alloué au développement régional. Cette augmentation représente 35% du budget des institutions citées.
En effet, une stratégie sera mise en place pour renforcer les activités culturelles, la jeunesse et l’enfance en allouant 2,4MD pour l’encadrement des diplômés des écoles supérieures d’animation au chômage. « Le contexte terroriste a fait perdre à la Tunisie deux points de croissance », a indiqué le ministre.
Mesures relatives à la promotion de l’emploi et le sauvetage des PME
Un montant de 660 MD sera alloué pour relancer l’économie et promouvoir l’emploi, et ce, sur une période de trois ans. 60 MD sont alloués pour assister, encadrer et financer les jeunes chômeurs dans les régions de l’intérieur afin qu’ils puissent lancer leurs propres projets, 240 MD seront alloués à tous les gouvernorats pour que le gouverneur puisse aider les PME en difficulté dans son gouvernorat.
Et d’expliquer que chaque gouverneur se chargera d’assister et aider les PME de son gouvernorat afin qu’elles n’arrêtent pas leurs activités par le biais de cette allocation. Il a estimé que cette démarche s’inscrit dans le cadre de la décentralisation : « Ainsi le gouverneur n’attendra plus les ordres de la présidence du gouvernement pour agir », dit-il.
En outre, 260 MD seront accordés à la Société Tunisienne de Garantie (SOTUGAR) pour venir en aide aux PME en difficulté : « Pour que les PME dont le capital a été altéré puissent demander un crédit de la banque avec la garantie de la SOTUGAR ». « L’Etat est en train de fournir un effort pour l’embauche des jeunes », conclut-il .
Boussole orientée vers les classes moyenne et défavorisée
Le ministre a pris soin de démentir les propos d’après lesquels le gouvernement n’a pas fourni d’efforts en faveur des régions de l’intérieur. Le ministre a rappelé que les boursiers ont bénéficié d’une augmentation : 110 mille boursiers qui bénéficient d’une bourse qui est passé de 60 à 80 dinars.
Le ministre a dévoilé que l’Etat effacera tous les intérêts et pénalités de retard relatifs aux crédits octroyés pour l’acquisition de logements sociaux, contractés dans les années 80 (100 mille personnes avaient bénéficié d’un crédit d’un montant de 1100 dinars ), si les personnes concernées s’acquittent du principal de la dette avant le 31 décembre 2017. Après quoi, le bénéficiaire pourra obtenir le titre bleu et postuler pour un autre crédit, le cas échéant. Notons qu’à cause du non-remboursement des crédits en question, le montant des intérêts et des pénalités de retard a atteint 312 mille dinars, d’après les propos du ministre.
Conserver les équilibres financiers
Le ministre a indiqué que dans le cadre du projet de la LFC, il serait question de réviser à la baisse les dépenses de l’Etat. En effet, le projet de loi prévoit une baisse des dépenses de 29 milliards de dinars à 27.9 milliards de dinars et une baisse de l’endettement. D’après le ministre, la loi de finances initiale a prévu 7405 MD et que la loi de finances complémentaire prévoit 6748 MD. Ainsi le taux d’endettement passera de 52,9% à 51,9%.