La femme était à l’honneur chez le ministre des Technologies de la communication et de l’Economie numérique. Sensible au rôle de la femme dans l’économie, notamment numérique, Noomane El Fehri n’a pas manqué de fêter le 59ème anniversaire du Code du statut personnel, autant dire la fête de la Femme, dans une ambiance conviviale, autour d’un déjeuner-débat à l’hôtel Le Paris, sur le thème : « Femme et Tic: un levier pour une meilleure égalité ». Etaient présentes la ministre de la Femme, Samira Marii, mais aussi des femmes du secteur privé, de la société civile, de l’administration et des universitaires. Maniant à la perfection l’art de recevoir, le ministre a réaffirmé sa volonté de considérer les femmes comme actrices majeures du plan national stratégique mis en oeuvre en vue de réformer la Tunisie numérique et la hisser au statut de hub technologique.
Neila Ben Zina, PDG de Business & Decision et membre du Conseil stratégique, a présenté le plan national, particulièrement ses deux volets Tunisie Digitale et Smart Tunisia. Le premier, à portée nationale, vise à connecter les trois cinquièmes des familles tunisiennes, à créer 80000 emplois et à augmenter la valeur ajoutée de 4.5 milliards à 13.5 d’ici 2018. Quant au second, il se donne pour vocation de rattraper la fracture numérique, voire de faire de la Tunisie une référence du domaine numérique sur la scène internationale. Et d’expliquer que le développement de l’outil numérique permettra à la femme de pouvoir être active jusque dans son congé de maternité, par le biais du télétravail, sans compter le fait qu’il réduirait le gap entre la femme rurale et urbaine. A vrai dire, nul ne doute de l’impact de ce projet sur la compétitivité des firmes tunisiennes et sur le dynamisme du secteur des services, mais l’innovation réside également dans la manière de mener les projets. Le partenariat public privé, les autres en parlent, le ministère des Technologies de la communication et de l’Economie numérique l’a initié.
« Notre mission est nationale, générationnelle »
Réagissant à quelques interrogations des femmes présentes qui souhaiteraient avoir des garanties et qui regrettent l’absence de vision sur le long terme, le ministre a affirmé sa conviction que durant les cinq prochaines années, il y aura autant de changements que dans les cinquante années passées. « Personnellement, je ne crois plus au plan de trente ans. Toutefois je suis persuadé qu’avec le ministère de l’Education et de la Femme, nous avons une mission nationale et générationnelle ». Et d’ajouter : « la Tunisie ne sera jamais intégrée dans l’économie mondiale si un des trois objectifs du PNS manquait, à savoir la connectivité des familles, l’école digitale et un gouvernement sans papier ».
www.article46.org
Et parce que le ministre voulait célébrer la fête de la Femme, il lui a offert pour l’occasion le nom de domaine de l’article de la Constitution qui préserve ses droits et assure l’égalité homme-femme. « Il n’y aura aucune avancée et on ne se débarrassera pas de nos vieux réflexes si on n’adapte pas la Constitution à notre réalité ». La première responsable de Business & Decision s’est d’emblée portée volontaire pour construire le site. Les opérateurs téléphoniques, ainsi que l’association la Jeunesse décide, des femmes de la société civile ont émis leur intention de participer à cette organisation qui aura vocation à mettre en œuvre des projets associés à l’article 46. Un accomplissement qui a ravi la salle. En définitive il s’est agi d’ un débat où on n’a pas fait que polémiquer, mais qui fait naître des projets. On suivra l’histoire ! Bon vent !