Doté d’une longue carrière de gestionnaire et de banquier, Abdelwaheb Nachi, Pdg de la Société tunisienne de banque (STB) était l’invité de l’Economiste Maghrébin pour parler du business-plan, de la recapitalisation, du plan d’assainissement du réseau d’agences de la banque. Voici des extraits de l’interview publiée sur les colonnes de l’Economiste Maghrébin n°665 disponible dans les kiosques, à partir d’aujourd’hui 2 septembre.
L’Economiste Maghrébin : Qu’envisagez-vous pour votre clientèle, hors grands groupes, celle des PME-PMI ?
Abdelwaheb Nachi : Nous nous engageons de plus en plus aujourd’hui aux côtés des PME et PMI. Nous travaillons pour attirer encore plus d’entreprises de ce genre afin d’équilibrer notre portefeuille. Nous allons donc diversifier notre produit et focaliser nos efforts sur ces entreprises de petite taille, qui seront les groupes de demain. Nous sommes disposés à les développer et nous allons les accompagner même à l’international…Nous travaillons aussi pour la création d’une filiale immobilière, d’autant plus que le pays se développe à un bon rythme avec la découverte du pétrole au nord. Lors du conseil ministériel du 21 août, il nous a été demandé de nous développer à l’international.
La meilleure façon d’accéder à l’Afrique de l’ouest est de passer par la Sonibank, qui a engagé une étude pour voir la possibilité de s’implanter dans la région et essentiellement à Ouagadougou, Abidjan et Lomé. Nous attendons les résultats de cette étude pour décider de la stratégie à adopter. Par la même occasion, je dois relever que nous comptons accompagner les grandes entreprises tunisiennes de travaux publics opérant déjà dans cette partie du continent et qui prennent de l’envergure.
Le nouveau mode de gouvernance a déjà commencé avec le choix et la désignation d’administrateurs indépendants. Y a-t-il une bonne entente ?
Les prémices sont positives, mais nous n’avons pas assez de recul pour en parler. Reste que toute cette mécanique doit être mise en marche et réactualisée éventuellement après quelque temps. Ainsi, deux administrateurs représentent les actionnaires privés, un autre les petits actionnaires, deux autres sont indépendants et cinq administrateurs représentent l’Etat, en plus du PDG de la société d’assurance Star. C’est donc un Conseil d’administration presque équilibré.
Le défi est énorme, surtout que la situation économique du pays est des plus difficiles et risque d’entraver vos efforts…
J’estime que c’est peut-être une chance, car c’est dans les conditions difficiles que l’on va de l’avant. Pour notre part, si nous arrivons à résoudre les questions liées au tourisme, les problèmes de la STB seront résolus, notamment pour ce qui est trésorerie, ratio… Il n’en demeure pas moins, et j’insiste encore une fois sur ce point, que la restructuration financière n’est qu’une partie d’un plan global. Si on ne réussit pas ce plan global, on reviendra à la case départ et tout le monde, personnel, Conseil d’administration… en est conscient. En effet, sans système d’information, sans motivation, sans plan de carrière… on ne pourra pas travailler, on n’ira pas loin.