Selon les données du PIB, qui n’ont été dévoilées que le 28 août par la Banque Centrale de Tunisie (BCT), l’économie tunisienne a connu un deuxième trimestre de suite de décroissance. Ce qui signifie que le pays est en récession. Et pour cause, le taux de croissance réel du premier trimestre 2015 est de – 0,2% et celui du deuxième trimestre – 0,7%. De ce fait, dans les milieux financiers et politique, l’on s’interroge pourquoi l’annonce a été faite tardivement.
Invité sur le plateau de Nessma, mercredi, l’expert économique Ezzedine Saidane a fait état de son grand désarroi face à cette annonce tardive, déplorant le silence de la Banque Centrale de Tunisie devant l’ampleur de cette décélération.
«À notre grand désarroi, nous avons constaté que notre gouvernement ne remplissait pas ce que nous estimions être son premier devoir, qui est l’obligation d’informer à temps le public de l’ampleur de la crise économique et des effets négatifs sur sa vie et celle de ses enfants. »
Selon l’expert économique les retombées de la récession pèseront très lourd sur la vie des Tunisiens : «Une économie en récession ne crée pas de l’emploi, et la preuve le taux de chômage a augmenté récemment. Une telle économie ne crée pas de richesses non plus, au contraire elle en perd. Enfin, une économie en récession ne saurait permettre de continuer à rembourser notre dette extérieure, sachant notamment qu’en 2016, 2017, 2018 nous avons une accumulation d’échéances importantes.»
En ce qui concerne les jours à venir, l’expert économique a affiché un franc pessimisme quant aux perspectives de croissance.
«Ce qui nous attend au troisième trimestre n’est pas meilleur, au contraire, compte tenu de la situation du secteur du tourisme, de celle du secteur du phosphate qui continue à souffrir et puis la situation des grandes cultures donc du secteur agricole. On sait que la production des grandes cultures va être en-deçà de 50 à 60%, par rapport à celle de la saison précédente. Par conséquent, il faut s’attendre à des résultats très médiocres.»
À la question de savoir comment sauver l’économie tunisienne, Ezzedine Saidane préconise quelques solutions dont certaines vont devoir être douloureuses.
« Évidemment, dans une situation où l’on parle de récession on ne peut plus parler d’augmentation de salaires, donc il va falloir vraiment reporter les revendications à plus tard. Une économie en situation de récession ne peut être sauvée que par les nationaux et le citoyen tunisien doit absolument se remettre au travail. Il doit comprendre que la situation est grave autant pour lui que pour ses enfants et les générations futures. »
Et pour conclure, M. Saidane préconise : «Pour s’en sortir, il faudra accepter des décisions douloureuses du genre : augmentation des taux d’intérêts, à accepter le ralentissement du rythme de la croissance économique, qu’il n’y aura pas d’emploi, augmentation du taux de chômage et surtout d’accepter des mesures qui vont devoir être pénibles et qu’il va falloir supporter car nous n’aurons pas le choix pour sauver notre économie.»
Et aprè Mr l’économiste ! Quelles mesures devront être prises ? Donnez vos solutions quant à la balance commerciale , à la balance des paiements, au marché informel ,a l’absence de productivité etc etc…