Mais que se passe-t-il au sein des services de renseignements algériens ? S’interroge l’hebdomadaire Jeune Afrique. D’abord « l’affaire Zéralda » où un inconnu a tenté de pénétrer dans le palais présidentiel ultra protégé, le 16 juillet, puis la purge à la tête de plusieurs services de sécurité opérée par le président Abdelaziz Bouteflika. Au lendemain de l’attaque, les sanctions tombent et trois chefs militaires sont limogés.
Nouveau rebondissement : l’arrestation le 27 août du général Hassan, ancien chef des services de renseignements.
De son vrai nom Abdelkader Aït-Ouarab, le général Hassan est un ancien des services de sécurité. Aujourd’hui à la retraite, il était jusqu’à fin 2013 à la tête d’une unité d’élite, le service de coordination opérationnelle et de renseignement antiterroriste (Scorat), qui a notamment mené l’assaut lors de l’attaque de Tiguentourine en janvier 2013.
Fin août, ajoute Jeune Afrique, il a été arrêté et transféré à la prison militaire de Blida pour de nombreux faits qui lui sont reprochés : insubordination, création d’une organisation armée, rétention d’informations, détention d’armes à feu. Toutefois, sa détention est de mauvais augure pour la Direction des services de renseignements (DRS) et témoigne de la perte de vitesse de ce qui a longtemps été un maillon puissant de la chaîne de commande algérienne, jugent les analystes. Ainsi, en une année, les renseignements auront perdu le pouvoir de police judiciaire – qui permettait d’enquêter sur les affaires de corruption -, la sécurité de l’armée, de la présidence et un pôle communication.
Selon les observateurs à Alger, ce remue-ménage semble profiter à Ahmed Gaïd Salah, chef de l’état-major depuis 2004, fervent défenseur du 4e mandat de Bouteflika – et surtout à la Garde républicaine au sein de l’armée.