Paradoxe de la situation du marché du travail au Maroc : 125 000 emplois sont créés entre les deuxièmes trimestres 2014 et 2015 et sont tous rémunérés, alors que les 87 000 destructions d’emplois concernent des emplois non rémunérés.
En fait, l’économie marocaine est parvenue à créer en termes de solde net 38 000 postes, mais ceci ne devrait pas conduire à occulter le fait qu’elle a tout de même créé 125 000 emplois; et ce sont, de surcroît, des emplois rémunérés. Et si, sur ce total, il n’en reste que 38 000 postes, c’est tout simplement parce que, dans le même temps, les destructions ont été nombreuses.
En réalité, analyse notre confrère marocain La Vie éco, ces destructions, au nombre de 87 000 postes, concernent exclusivement des emplois non rémunérés, c’est-à-dire pour l’essentiel (98%) des aides familiales. Ce type d’emploi est exclusivement localisé en milieu rural, et il a un caractère fortement saisonnier. De sorte que lorsque la pluviométrie n’est pas au rendez-vous, le travail dans les champs se raréfie. A quoi il faut ajouter le fait que de plus en plus l’agriculture se modernise, se mécanise, ce qui nécessite un recours moindre à la main-d’œuvre traditionnelle.
Au début et même au milieu des années 2000, les créations d’emplois atteignaient parfois 400 000 postes nets par an. C’était la période où le recours à l’emploi précaire était la règle. Désormais, ce n’est plus possible : l’économie est très largement ouverte, subissant ainsi frontalement la concurrence étrangère, et les jeunes, de mieux en mieux formés, ne sont plus disposés à accepter n’importe quel «boulot» et à n’importe quel salaire.