À l’occasion du 130ème anniversaire de la création de la Chambre de commerce et d’industrie de Tunis (CCIT) en 1885, son président Mounir Mouakhar a accordé une interview à la radio RTCI, samedi 05 septembre 2015, pour rappeler l’historique de la CCIT, le rôle qu’elle a joué au fil de son histoire et de parler de sa mission actuelle et de ses objectifs d’avenir.
«La Chambre de commerce et d’industrie (CCIT) a été créée en 1885 par le Résident général de l’époque, Paul Cambon, et depuis elle a continué toute sa vie durant à faire tout ce qu’elle pouvait pour le développement économique de la Tunisie tout au long de ces 130 années. La chambre a été présidée par des personnalités de haut niveau et continue à jouer son rôle historique comme elle l’a toujours fait.»
Et de poursuivre : «La Chambre de commerce et d’industrie de Tunis compte aujourd’hui entre 1400 et 1500 adhérents, et œuvre sur cinq secteurs, à savoir le commerce, l’industrie, l’artisanat, les petits métiers et les services. Elle cherche à tisser des relations Business to Business entre les différents acteurs économiques à l’échelle nationale et /ou internationale en vue d’offrir davantage d’opportunités aux entreprises tunisiennes pour développer leurs affaires, nouer des relations d’affaires et établir des projets de partenariat entre elles.
Les chambres de commerce sont un réseau international, elles existent un peu partout dans le monde. Si elle existe en Tunisie depuis 130 ans, en France, il y a 2 ou 3 ans, elle a fêté son 400e anniversaire. La CCI de Tunis est une structure indépendante, elle a une autonomie financière et morale mais sur le plan juridique, elle est placée sous la tutelle du ministère du Commerce, tout comme les huit chambres qui existent à travers le pays.
Notre effort, aujourd’hui, est concentré sur 4 principaux axes, à savoir la formation, l’information, l’assistance aux entreprises et la promotion nationale et internationale. D’ailleurs, la CCIT dispose, aujourd’hui, d’écoles de formation pour former les bacheliers et les universitaires à différents métiers qui répondent aux exigences immédiates du marché du travail ».
À la question de savoir pourquoi la Chambre de Commerce et de l’Industrie de Tunis n’a plus le pouvoir de gestion des ports et des foires, M. Mouakher a répondu :
« La Chambre de commerce a joué et continue de jouer un rôle très important, mais aujourd’hui, on ne gère plus les ports ni les foire à Tunis, tandis qu’en France, certains ports et aéroports sont encore gérés par les chambres du commerce. À Marseille, le président de la Chambre est aussi président du port parce qu’on considère que l’activité économique et le transport et l’infrastructure doivent être gérés par des structures indépendantes mais aussi par des structures qui ont le public-privé.
Alors que vous reste-t-il comme rôle à jouer aujourd’hui?
«Mais on se développe autrement, différemment. En Tunisie on a perdu cette fonction de gestion des ports et des aéroports mais on a pu développer c autre chose : aujourd’hui, la fonction essentielle de la Chambre de commerce c’est l’animation commerciale, c’est-à-dire le développement économique, c’est la croissance économique. Notre rôle est d’apporter tous les services à l’entreprise. L’organisation des salons fait partie de notre mission, le partenariat, la formation. Nous nous occupons essentiellement de délivrer un certain nombre de documents qui sont importants, comme le certificat d’origine par exemple.
Les entreprises du Grand-Tunis, pour effectuer des opérations d’exportation vers les pays arabes, maghrébins ou africains, ont besoin du certificat d’origine. En adhérant à la chambre, elles peuvent obtenir ce document qui doit impérativement être authentifié par la Chambre de Commerce et d’ Industrie, dans les opérations d’exportation, pour accompagner les marchandises et certifier leur origine ».
Mounir Mouakhar conclut en déclarant que la CCIT promeut l’activité économique tant nationale qu’internationale via l’organisation de salons, de séminaires, de sessions de formation et autres forums…, la participation à des manifestations économiques à l’étranger ou l’organisation de missions d’hommes d’affaires à l’étranger.