« Les années 2017 et 2018 seront des années difficiles pour la Tunisie », déclare l’économiste Ezzeddine Saïdane à leconomistemaghrebin, lors d’une interview exclusive.
D’après lui, l’endettement qui a été contracté après le 14 janvier a engendré une grosse accumulation d’échéances qui vont tomber à partir de 2016 et 2017 : « La question que l’on se pose : la Tunisie est-elle capable de rembourser ses dettes ? », s’interroge-t-il. Pour lui, cette question mérite une réponse car il ne faut pas attendre le jour « j » pour évaluer la capacité du pays à gérer ses dettes.
Que va-t-il se passer ? » La Tunisie sera obligée de rééchelonner ses dettes alors qu’elle a mis 50 ans pour créer une image d’un pays qui honore ses dettes à temps « . et de poursuivre : « Si nous perdons cet important acquis, le pays perdra sa crédibilité et tout endettement futur qui sera contracté par la Tunisie se fera à des conditions sévères et c’est un crime vis-à-vis des générations futures », dit-il. D’après l’économiste, dans ce cas les générations futures tunisiennes se trouveront dans l’obligation de vivre avec une croissance très faible ou de payer un coût excessivement cher.
Répondant à une question qui porte sur la loi de réconciliation économique, le spécialiste a indiqué que « si on avait avancé au niveau de la justice transitionnelle, aujourd’hui cette problématique n’existerait pas car c’est ce retard qui la justifie ». Dans le même contexte, il a indiqué que le projet de loi a besoin d’être revu sur plusieurs points. :« C’est une bataille sur laquelle se focalisent toutes les forces du pays et le pays est oublié dans tout ça ».