Les représentants de cinq partis politiques se sont réunis aujourd’hui pour discuter de la marche de protestation qui aura lieu samedi 12 septembre à 15 heures. Il s’agit du parti El Joumhouri, Ettakatol, le Courant démocrate, le Mouvement du peuple et l’Alliance démocratique.
Maya Jribi, la secrétaire générale du parti Al Jomhouri, a indiqué que ce projet de loi ne bénéficie que du soutien du quartet au pouvoir, précisant : « En dehors du quartet, les partis de l’opposition, les personnalités politiques, la société civile se sont opposés d’une manière ou d’une autre et ont démontré les grosses lacunes et les grosses failles de ce projet de loi, alors pourquoi tout cet élan pour sauvegarder ce projet de loi ? »
« Un projet de loi qui s’inscrit dans une démarche anticonstitutionnelle, où il faut remarquer également que la justice transitionnelle vise la réconciliation, mais pour y arriver il faudrait commencer par des excuses solennelles au peuple tunisien, et ce, pour garantir à la Tunisie de fermer d’une manière définitive le dossier de la corruption« , a-t-elle fait remarquer.
Elle poursuit : « Nous rappelons que l’une des dispositions de l’article 148 de la Constitution précise et stipule que “toute action de la justice transitionnelle doit être soutenue par l’Etat”, cela veut dire ce n’est pas uniquement le gouvernement, il y a également les institutions. Nous sommes appelés à soutenir toutes les étapes de la justice transitionnelle et non pas à élaborer une loi qui se mette en parallèle de cette dynamique. »
Et de continuer : « Mais quand on parle de l’amnistie, elle doit être précédée par la mise à découvert, par la clarté et par la médiatisation aussi. Cette amnistie ne doit pas ouvrir la voie au processus de réconciliation si elle n’est pas accompagnée d’excuses officielles. C’est une condition nécessaire pour poursuivre les étapes de la réconciliation, qui est un package de la justice transitionnelle : des volets économique, financier, politique, social; c’est la voie vers une bonne gouvernance ».
Elle s’est déclarée toutefois en faveur de l’amnistie, soulignant: « La justice transitionnelle repose sur l’amnistie, mais elle repose également sur un processus qui n’a pas été respecté par ce projet de loi. Ce projet de loi divise la Tunisie et risque de pousser le pays vers des situations de tension dont il n’a pas besoin. »
De son côté, l’ancien porte-parole du parti Ettakatol, Mohamed Bennour, a déploré l’attitude du ministre de l’Intérieur qui a interdit la marche. Il renchérit : « Je considère son attitude comme irresponsable, à mon avis il est revenu aux anciens réflexes de l’ère Ben Ali, il doit revoir son attitude et je serai le samedi au rassemblement. »