Au-delà du contrôle des esprits, un contrôle direct de la vie, au sens strictement biologique du terme, est recherché par l’ingénierie sociale. L’étude des multiples techniques du contrôle social scientifique contemporain serait incomplète sans aborder la notion du « pouvoir absolu« .
En effet, il paraît qu’au-delà du contrôle des esprits, c’est bien un contrôle direct de la vie, au sens biologique du terme, qui est recherché par l’ingénierie sociale, dont l’éthos s’affirme comme l’incapacité à vivre et laisser vivre sans intervenir sur le cours naturel des choses.
Cet interventionnisme exprime une tendance de l’esprit humain au ‘’voyeurisme épistémologique’’ et à la curiosité de comprendre tout ce qui échappe au contrôle. Il trace également un projet politique commandité et orchestré par le nouvel ordre mondial, dont les conséquences pour la vie humaine, au sens biologique du terme, seront pires que le nazisme et le stalinisme réunis.
Il s’agit tout simplement d’entraîner la réalité dans une spirale sans fin où cette possibilité ne concerne plus seulement la matière inanimée, mais surtout la matière vivante. Il s’agit de la tendance la plus profonde de la modernité. Cette mise à disposition du tout pour tout signifie aussi plasticité, malléabilité, flexibilité, possibilité de réécriture totale et modification du « code naturel », … un contrôle total sur ce « code naturel » qu’il soit minéral, végétal, animal ou subjectif. Il s’agit d’un quadrillage technologique intégral du monde réel, un maillage exterminateur qui consiste à ne pas laisser la moindre particule infinitésimale incontrôlée, et substituant au monde vécu sa version retravaillée, reformatée, lissée, … bref, son simulacre.
Il s’agit de la rationalisation scientifique du vivant qui est l’outil suprême du pouvoir politique. Dès lors que le vivant peut être intégralement quantifié, numérisé, explicité, matérialisé, modélisable, il peut devenir un objet d’une gestion sérielle, une production industrielle intrinsèquement docile au pouvoir car programmable et conditionnable dès l’origine. L’ingénierie sociale culmine ainsi dans le génie génétique (le piratage de l’ADN), l’eugénisme, le clonage, les chimères (croisements hybrides de matériel génétique humain et animal, autorisés au Royaume-Uni depuis mai 2007), et dans les années à venir le transfert de la conscience dans le cyberespace, grâce à la technologie de la réalité virtuelle et de l’ingelligence artificielle.
Évidemment, ça ne marche pas pour le moment, pour une raison toute simple : nous n’en sommes pas ‘’encore’’ là, … mais, … Internet se chargera du reste ! …
En effet, ce qui fait obstacle au contrôle intégral et à la réduction totale de l’incertitude, c’est la frontière entre un intérieur et un extérieur. Chez les êtres vivants, l’épiderme est cette première frontière. L’existence d’une frontière épidermique, assurant l’interface entre une intériorité et une extériorité, est très exactement ce qui constitue la spécificité irréductible de tous les êtres vivants sans exception et ce qui les distingue du non-vivant.
Il y a vie au sens biologique à partir du moment où il y a épiderme, c’est-à-dire perception d’une distinction entre une intériorité (l’intégrité et l’intimité de la créature ou encore l’enveloppe protetrice), et une extériorité (l’environnement). Cette intégrité de l’être biologique fait qu’il est difficile de la contrôler intégralement, ou alors avec des séquelles pathologiques et donc une destruction du système à terme !. C’est d’ailleurs, c’est sur cette base que l’on peut distinguer le vivant du non-vivant : les systèmes non-vivants dysfonctionnent quand ils ne sont pas totalement sous contrôle ; à l’inverse, les systèmes vivants dysfonctionnent quand ils sont totalement sous contrôle.
Plus on progresse dans l’évolution, et plus cette intériorité-intégrité du vivant est forte et résistante, jusqu’à aboutir à la possibilité de faire de vraies cachotteries à l’égard de l’extérieur. C’est ce que l’on appelle l’intimité mentale, psychologique, etc., et qui permet d’aller jusqu’au mensonge. Cette possibilité propre au vivant de cacher des choses au regard extérieur est insupportable pour le pouvoir, qui y voit une forme de résistance à son exercice inquisiteur. Cette impossibilité du contrôle total vient de ce que personne n’a un droit de regard total sur la créature, personne n’est en capacité d’avoir un accès intégral à l’intériorité, d’où cette relative imprévisibilité du biologique, dont la traçabilité n’est jamais garantie.
L’abolition du système biologique, c’est-à-dire du principe même de toute frontière et l’insertion de la conscience dans l’univers du numérique devraient permettre l’abolition de cette incertitude, soit l’accès intégral à l’intériorité, donc la transgression complète de l’intégrité de la créature, finalement la possibilité d’en finir avec toute forme de cachotterie et ainsi le contrôle total de toute forme de vie consciente.
Internet est une source extraordinaire d’informations, mais c’est aussi un espace de transparence totale. Des créatures, qu’on appellera ’’internetiennes’’ seraient forcément à l’image des usagers, des internautes, les êtres vivants. A vrai dire, une conscience numérique ne serait qu’une forme simulée d’une vie réelle puisqu’elle serait dépourvue d’épiderme (ou alors un épiderme simulé). En effet, le programmateur possède un droit de regard total sur son programme, il peut le rectifier à sa guise et réduire totalement l’incertitude de son fonctionnement.
Par définition, l’incertitude véritable n’est ni modélisable, ni programmable. Par contre, il peut y avoir extermination du système biologique au profit d’une forme de ‘’vie simulée’’ dans le monde numérique. Réalisation du ‘’crime parfait’’, l’extermination de l’incertitude liée au vrai réel (ici, la matière vivante), au profit d’une simulation du réel parfaitement traçable et contrôlée.
… Le »téléchargement » total dans la Matrice Virtuelle et l’accès du pouvoir à l’intimité psychologique des citoyens sont pour bientôt
Nous sommes déjà partiellement téléchargés dans le cyberespace, compte tenu du temps que nous passons sur Internet et de notre dépendance croissante à son égard. Cette tendance est évidemment consolidée et appuyée par le pouvoir, comme on peut s’en rendre compte en parcourant les recommandations du lobby du numérique, le Livre Bleu du Groupement des Industries de l’Interconnexion des Composants et des Sous-Ensembles Electroniques (GIXEL) : »Le passage de l’identité physique à l’identité numérique s’impose de plus en plus dans tous les milieux à cause du développement des TIC et en particulier de l’Internet ». Cependant, la sécurité est souvent perçue par les sociétés démocratiques comme une atteinte aux libertés individuelles, il faut donc faire accepter par la population les technologies utilisées et parmi celles-ci la biométrie, les contrôles d’accès, la surveillance des échanges électroniques, … .
Plusieurs méthodes devront être développées par les pouvoirs publics et les industriels pour faire accepter la biométrie. Elles devront être accompagnées d’un effort de convivialité par une reconnaissance de la personne et par l’apport de fonctionnalités attrayantes :
- Dès l’école maternelle, les enfants doivent utiliser cette technologie pour accéder à l’école, en sortir, déjeuner à la cantine, … et les parents ou leurs représentants s’identifieront pour aller chercher les enfants.
- Introduction de la technologie dans l’usage des biens de consommation, de confort ou des jeux : téléphone portable, ordinateur, voiture, domotique, jeux vidéo.
- Développement des services « cardless » à la banque, au supermarché, dans les transports, pour l’accès à Internet … .
La même approche peut ne pas être considérée pour faire accepter les technologies de surveillance et de contrôle, il faudra probablement recourir à la persuasion et à la réglementation en démontrant l’apport de ces technologies à la sérénité des populations et en minimisant la gêne occasionnée. Là encore, les TIC peuvent contribuer largement à cette tâche.
Le plus grand génocide de l’histoire, celui de la biosphère tout entière, a déjà commencé !
Sur un plan strictement géopolitique, la rationalisation scientifique mondialiste consiste à jouer avec la vie de millions, voire de milliards d’êtres humains. Ce jeu géopolitique prend deux formes : la recombinaison libre des frontières d’une part, le contrôle démographique d’autre part.
Nous l’avons vu, l’abolition des frontières, c’est le règne de la mort, tant sur le plan biologique que psychique. Il n’y a de vie psychique, c’est-à-dire de production de sens, que dans l’incertitude et l’affrontement à un quelque chose qui résiste, à un réel quelconque, une frontière, une limite. Si les frontières ne résistent plus, ce sont les principes mêmes d’identité, de distinction et d’élaboration sémantique qui vacillent, signant à terme l’effondrement du système sur lui-même, ou alors sa survie dans un espace liminaire qui est celui d’une créature à mi-chemin entre la vie et la mort. La rationalisation scientifique géopolitique, la recomposition volontariste des frontières, comme en Irak depuis l’invasion américaine, au Soudan, en Libye, … ou en Europe avec la création d’euro-régions qui n’obéissent qu’à des logiques commerciales, relève dès lors d’une sorte de mystique hallucinée et morbide, telle que l’analyse
Seul un contrôle démographique drastique permettra d’élaborer cette humanité future »à mi-chemin entre la vie et la mort ». Divers programmes de réduction démographique ont vu le jour et ont été appliqués avec plus ou moins de succès dans divers pays ces deux derniers siècles. Tous les moyens sont bons pour parvenir à la dépopulation, que ce soit en empêchant les naissances, ou, quand les êtres sont nés, par le meurtre de masse prémédité. Le rôle des diverses instances supranationales, ONG ou autres, réside avant tout dans la planification de crises, de guerres, d’épidémies et de famines, notamment au moyen du Codex Alimentarius. D’un point de vue général, le pouvoir absolu consiste à gouverner par l’entretien d’une menace sur la survie physique des populations, menace qui n’a pas absolument besoin d’être réelle pour être efficace. Le rapport d’Iron Mountain, publié dans les années soixante sous la direction de l’économiste John Galbraith et intitulé »La Paix indésirable ? Rapport sur l’utilité des guerres », est à ce sujet parfaitement clair : ‘’L’existence d’une menace extérieure à laquelle il est ajouté foi est, par conséquent, essentielle à la cohésion sociale aussi bien qu’à l’acceptation d’une autorité politique’’. La menace doit être vraisemblable, son ampleur doit être en rapport avec la complexité de la société menacée, et elle doit apparaître, pour le moins, comme pesant sur la société tout entière.
Définir un ennemi est un geste fondateur de la politique … Mais qui a dit que l’ennemi devait être réel ?