Depuis sa création en 1984, la technopole de Borj Cedria n’a pas communiqué sur ses activités et n’a pas tenu de conférence de presse. Chose qui n’est plus d’actualité car voici que la Société de Gestion de la Technopole a tenu une conférence de presse, en date du 10 septembre, pour faire connaître ce lieu où recherche, innovation et études se côtoient ensemble.
Deux objectifs majeurs ont été tracés par la conférence. Il s’agit de briser les barrières entre le public et les milieux scientifiques connus pour être élitistes et fermés à la fois et donner un petit aperçu sur la première édition des journées de la R&D de la TBC.
Etaient présents à la conférence, les directeurs des établissements universitaires et les directeurs de centres de recherche.
Inaugurant la séance, Mohamed Néjib Mansouri, PDG de la Société de Gestion de la technopole de Borj Cédria, a précisé qu’il s’agit de la première rencontre avec les médias. D’après l’intervenant, la technopole est devenue un élément central dans la question de la relance de l’économie, la création d’emplois stables et les innovations technologiques. La technopole se compose de trois grands éléments, à savoir l’espace universitaire qui se compose de trois instituts : l’Institut Supérieur des Sciences et Technologies de l’Environnement dont les activités ont démarré en 2004, l’Institut Supérieur des Technologies de l’Informatique et des Communications dont les activités ont commencé en 2014 et l’Ecole Nationale des Sciences et Technologies Avancées qui a démarré ses activités en 2014.
Les établissements précités travaillent en étroite collaboration avec les centres de recherche de la technopole. La capacité d’accueil du centre est estimée à 5000 étudiants et « actuellement on compte 3000 étudiants », précise-t-il. Pour ce qui est des chercheurs, la technopole compte 700 chercheurs (400 enseignants universitaires chercheurs et 300 doctorants-chercheurs).
Le centre abrite depuis 2005 aussi 4 centres de recherche autonomes : Le Centre des Recherches et des Technologies de l’Energie (CRTEN), le Centre de Recherche et des Technologies des eaux (CERTES), le Centre de Biotechnologie de Borj Cédria (CBBC) et le Centre national de recherches en Sciences des Matériaux (CNRSM). M. Mansouri a affirmé que les champs d’intervention des quatre centres de recherche sont stratégiques et importants à la fois : « Pour l’eau, vous n’êtes pas sans savoir, la situation de pénurie des eaux non seulement en Tunisie mais dans le monde entier. Quand on dit biologie, on pense à la sécurité alimentaire et quand on pense aux matériaux on se réfère aux contenu du sous-sol et nous avons un centre équipé pour analyser tous les matériaux » indique-t-il.
L’Espace industriel est la troisième composante de la technopole. Son rôle est de valoriser les résultats de la recherche scientifique, explique Mohamed Néjib Mansouri. Cet espace abrite une pépinière qui s’étale sur 1000 m2 : « Elle est archipleine et ne peut, pour le moment, accueillir de nouveaux entrepreneurs mais l’extension de la pépinière est prévue et de nouveaux entrepreneurs pourront s’y installer « surtout que tous leurs projets se basent sur des recherches scientifiques qui ont été faites dans la Technopole », précise-t-il.
Par ailleurs, le Centre abrite deux zones industrielles : la première est à côté du centre. Elle est composée de 39 lots aménagés où trois industriels se sont déjà installés, trois en cours d’installation et « nous pensons faire venir cinq autres investisseurs » et proposé à la location et une autre pépinière a Bouargoub. Celle-là est encore en cours d’aménagement. Il est à préciser que la Technopole offre également des services dans ses champs d’intervention.
À cet égard, l’intervenant a fait savoir que des ingénieurs du ministère de l’Enseignement supérieur ont été formés par les compétences de la Technopole, des ingénieurs en agriculture, des ingénieurs appartenant à la STEG dans le domaine des énergies renouvelables. De même, la Technopole assure la formation des formateurs des centres de recherche scientifique. : « Nous avons conclu plusieurs conventions avec le ministère de l’Emploi » et de poursuivre : « la Technopole contribue à hauteur de 10% à la recherche scientifique en Tunisie ». Au plan de la communication, la Technopole envisage de lancer un système de veille et de jeter les ponts avec les organismes nationaux à l’instar de l’UTICA, l’UTAP, les chambres syndicales.
Mohamed Néjib Mansouri a aussi déclaré que la Technopole ambitionne de créer une dynamique et une réactivité entre les compétences dont elle dispose et les industriels « pour voir ce qu’on peut réaliser ensemble et comment on peut valoriser les résultats de la recherche scientifique » et de s’interroger : « Jusqu’à quand le chercheur restera-t-il dans son petit coin et l’industriel dans son petit coin sans qu’il y ait un contact fructueux alors qu’on peut coopérer ensemble et appliquer les résultat de la recherche ». « Nos projets sont capables de générer des emplois décents », conclut-il.