Qui a dit que les prisonniers n’ont pas le droit à la culture et à l’art? L’Association culturelle tunisienne pour l’insertion et la formation ( ACTIF ) a lancé l’action Joussour ( Ponts ) du 1er au 22 septembre 2015. Il s’agit de projeter des films tunisiens pour les prisonniers dans 16 prisons et dans les maisons de la culture aux alentours des institutions pénitentiaires. L’initiative est lancée par le réalisateur Achref Lammar, qui a assuré les projections-débats dans les prisons
Contacté par leconomistemaghrebin.com, le coordinateur médiatique de l’événement Slim Ayadi a affirmé que l’objectif de l’action est d’enraciner le droit à la culture pour les prisonniers. « Il s’agit de la culture pour tout le monde. C’est le droit de toutes les catégories sociales à la culture et à l’art, qu’on soit en prison ou pas », indique-t-il.
D’après notre interlocuteur, la direction des prisons a été compréhensive pour la nature de l’action et a mobilisé ses moyens pour la réussir. A chaque visite, entre 40 et 50 prisonniers ont bénéficié d’une projection-débat d’un film tunisien. « Ainsi, on peut faire sortir les prisonniers de leurs discussions quotidiennes qui portent sur les crimes et les sujets similaires, pour les intéresser au monde artistique. La prison perd ainsi sa connotation d’espace fermé », remarque-t-il.
Pour ce qui est de la réaction des prisonniers aux projections-débats, notre interlocuteur a indiqué que les prisonniers se sont impliqués dans les débats des films. « J’estime que l’action a bel et bien rempli ses objectifs, notamment en ce qui concerne l’animation d’une vie culturelle dans les prisons; pourtant la vie culturelle dans les prisons ou hors des enceintes pénitentiaires demeure un véritable désert », indique-t-il