Le porte-parole du parti Ettakatol, Mohamed Bennour, a indiqué qu’il met un point d’interrogation sur les statistiques de Sigma Conseil, lors d’un débat prévu à cet effet, d’après lesquelles la majorité des Tunisiens est en faveur du projet de loi de la réconciliation économique et financière, dans une déclaration accordée à leconomistemaghrebin.com.
Mohamed Bennour avance qu’il n’est pas convaincu par ces statistiques: « Le peuple tunisien n’est pas a priori contre la réconciliation, à condition que la vérité et toute la vérité lui soit dévoilée. C’est à ce prix là que la réconciliation nationale sera possible », explique-t-il.
Par ailleurs, le porte-parole d’Ettakatol a indiqué qu’Ahmed Souab ne s’est pas présenté au débat, justifiant son absence par plusieurs pressions qui l’auraient écarté du panel.
Répondant à une question relative à la possibilité de l’opposition d’obliger la Présidence de la République au retrait du projet de loi, Mohamed Bennour a indiqué que la manifestation du 12 septembre était le début du mouvement contre le projet de loi en question. « Pour nous le questionnement doit être conforme à la Constitution et dans le cadre de l’Instance vérité et dignité ». Et de continuer : « Il est vrai que certains partis politiques ont quelques réserves sur l’IVD, mais il existe plusieurs mécanismes pour exprimer leurs réserves conformément à la loi et à la Constitution. Or en ce qui nous concerne, nous n’avons pas de réserves et on assiste à des entraves et des pressions sur l’IVD. Ceux qui ont des griefs à l’encontre de l’IVD n’ont qu’à saisir la justice, car nul n’est au-dessus de la loi ».
« Nous aurions aimé que le Président de la République ne se mêle pas de cette affaire et laisse le soin de présenter ce genre d’initiative au gouvernement. Le Président de la République qui devrait être le gardien de la Constitution veut maintenant la dépasser. Il a commis une grande faute en se mettant dans cette position», dit-il.
Expliquant les réserves du parti Ettakatol contre le projet de loi de réconciliation économique et financière, Mohamed Bennour a indiqué que ce projet de loi, une fois adopté, sera plus fort que le pouvoir exécutif, le pouvoir législatif et le pouvoir judiciaire, pour la simple raison que la commission formée par le projet de loi n’aura pas de contrôleur. Par ailleurs, ce projet de loi une fois adopté permettra de tirer un trait sur le passé sans savoir la vérité, indique-t-il.