Jusqu’où peut aller la grève du transport des carburants et des marchandises ? Les secteurs qui ont lancé l’appel à la grève générale de trois jours à partir 21 septembre jusqu’à la veille de l’Aïd el Kebir sont persuadés qu’ils auront gain de cause. Leur revendication est simple : appliquer l’accord signé entre l’Union tunisienne de l’industrie de commerce et de l’artisanat ( UTICA ) et l’Union générale tunisienne du travail ( UGTT ) qui date du mois de juin 2014, à savoir une augmentation de 6% du salaire de base et le versement d’une prime de transport de 10 dinars.
Le ton monte entre l’UTICA et l’ UGTT ! Rencontré lors d’une conférence de presse tenue aujourd’hui au siège de l’ UGTT, Belgacem Ayari, son secrétaire général adjoint chargé du secteur privé a déclaré : “Nous avons décidé de reporter la grève pour les 5, 6 et 7 octobre, mais on verra ce que donnera la rencontre du vendredi 2 octobre avec les dirigeants de l’UTICA”.
Pour lui, l’essentiel dans cette rencontre est l’aboutissement d’une solution négociée et la mise en œuvre de l’application de l’accord. Cependant il déclare que si les négociations n’aboutissaient pas, “nous serions prêts à prendre d’autres mesures, telles que d’autres grèves sur l’ensemble du pays”.
Il renchérit : la position de l’UTICA, selon lui, montre que ce qui l’intéresse vraiment,à savoir ses intérêts personnels au détriment de ceux des salariés du secteur privé et qui sont plus d’un million 500 mille à travailler dans ce secteur, ajoutant qu’il s’agit d’un manque de coopération de la part de la centrale patronale. Aucune concession ne sera faite et “nous insistons sur une seule chose, c’est que l’accord signé soit appliqué ni plus ni moins, et que la loi soit respectée”, confirme-t-il.
Et de poursuivre : “Je le redis, nous sommes une organisation qui a son poids à travers l’histoire de ce pays, avec l’UTICA. L’ UGTT et l’UTICA ont collaboré ensemble depuis longtemps et je m’adresse à ses représentants pour qu’ils prennent leur part de responsabilité et agissent dans l’intérêt national avant tout. Ce que nous voulons par dessus tout c’est un climat social sain et équilibré. Et ce sont ces raisons là qui nous poussent à agir de la sorte, pour ouvrir les débats les discussions et les négociations. On peut même aller jusqu’à la grève générale dans tout le secteur privé si nous n’arrivons pas à trouver une solution.”
Par ailleurs, Fethi Ouerfelli, secrétaire général adjoint de la fédération du Transport dans le secteur privé, a fait savoir que “ l’UTICA était au courant de notre démarche depuis plus de 10 jours. Cependant le vendredi passé, deux représentants de la centrale patronale ont encore refusé cette augmentation, et ce malgré l’accord signé depuis juin 2014. Notre revendication est claire: l’application de la loi ”.