Historique et garantissant la paix sociale, c’est ainsi que le nouvel accord signé entre le gouvernement et l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) a été qualifié par Habib Essid, le chef du Gouvernement et Houcine Abassi, secrétaire général de la centrale syndicale.
Dans son préambule, l’accord, qui précise les augmentations salariales des années 2016-2017-2018 dans la fonction publique et le secteur public, indique qu’il trouve son origine dans le communiqué conjoint entre la présidence du gouvernement et l’UGTT, en date du 30 avril 2015, relatif au lancement d’une nouvelle période de négociations sociales, qu’il prend en considération le contexte économique du pays, œuvre pour l’instauration d’un climat convenable pour la relance de l’économie et l’investissement et conserver le pouvoir d’achat des salariés et des ouvriers.
Accord signé, place au travail !
Suite à la signature par les représentants du gouvernement et ceux de l’UGTT, Houcine Abassi, secrétaire générale de l’UGTT a indiqué lors de son intervention que la signature de l’accord est le résultat d’un travail de longue haleine et une longue série de négociations entre les commissions concernées, notamment au niveau du gouvernement : « Nous avons jugé nécessaire, dans cette conjoncture économique délicate, d’aboutir à un accord qui envoie des signaux rassurants aux citoyens et favorise la paix sociale », indique-t-il.
Evoquant le parcours des négociations, il a indiqué qu’elles ont été directes et franches et sans détour d’après lui. » Nous avons pris en considération les conditions économiques du pays et nous avons accepté des sacrifices concernant les délais de virement de ces augmentations, pour le bien du pays. Lors du prochain point de presse, nous allons vous expliquer en quoi consiste la nature des sacrifices des salarié dans cet accord », a-t-il précisé.
Profitant de l’occasion, le secrétaire général de l’UGTT a adressé un message à l’UTICA pour faire avancer les négociations sociales « afin que les ouvriers se consacrent entièrement au travail et pour que le travail retrouve son aspect sacré » et de continuer : » Nous espérons atteindre un taux de croissance de 2% en 2016 « .
Dans le même contexte, Houcine Abassi a indiqué que depuis la révolution les citoyens n’ont pas reçu de signaux rassurants en ce qui concerne les objectifs de la révolution. La prochaine étape après la signature de l’accord sera axée sur l’instauration d’un nouveau modèle de développement qui rompe avec l’ancien modèle de développement et qui concerne la fonction publique, le secteur public et le secteur privé et l’économie sociale et solidaire et de souligner l’importance d’instaurer un nouveau modèle de développement notamment avec le taux de croissance faible. La problématique des caisses sociales sera aussi abordée. A cet égard, il a rappelé que la solution demeure partielle pour le moment. La santé et l’éducation. Éradiquer tous les foyers de tension sociale est indispensable afin de préserver le pouvoir d’achat des ouvriers et salariés, estime-t-il.
De son côté, Habib Essid a indiqué que le gouvernement a accordé l’intérêt requis aux négociations sociales et à la stabilité sociale et sécuritaire : « Le travail que nous avons accompli est un travail historique. » Le chef du gouvernement a indiqué que l’accord en question se déroule sur trois ans et de rappeler que depuis la révolution les accords et les négociations étaient contextuels, ce qui a entravé le travail du gouvernement précédent : « La base de la réussite pendant la prochaine période c’est la discipline et le travail », affirme-t-il.
La paix sociale n’a pas de prix
Interpellé en marge de la cérémonie par leconomistemaghrebin, Mouldi Jendoubi, secrétaire général adjoint de l’UGTT, a affirmé que cet accord assurera la paix sociale et s’inscrit dans le cadre d’une vision futuriste. « Il n’est pas possible d’améliorer le taux de croissance sans que le pouvoir d’achat des salariés et des ouvriers ne s’améliore pas, d’après lui. Il y aura une véritable paix sociale qui favorisera le travail grâce à cet accord « , affirme-t-il. Répondant à notre question relative à une éventuelle baisse de taux de mouvements sociaux et de grèves, Mouldi Jendoubi a indiqué que : « Les gréviste ne font pas la grève à leur guise. Il n’y aura pas de grève en ce qui concerne les négociations sociales et le pouvoir d’achat » affirme-t-il, avant de nuancer : « Si cet accord n’est pas appliqué comme prévu, nous ne resterons pas les bras croisés »
« La paix sociale n’a pas de prix « , c’est ainsi que Ahmed Ammar Yombai, ministre des Affaires sociales, a répondu à notre question relative au coût des augmentations. « L’augmentation la plus basse équivaut à 205 d sur trois ans et la plus élevée est de 270 d sur trois ans », précise-t-il et d’indiquer que le gouvernement œuvre pour bâtir une réelle paix sociale pendant les trois ans. Et d’ajouter qu’il prévoit grâce à cet accord, une baisse des grèves :
« D’ailleurs nous avons constaté que pendant juillet, août et septembre une baisse remarquable du taux de grève, à l’exception de la grève des instituteurs et pour ce qui est du secteur privé, une baisse des grèves de 39%. »