Considéré par les observateurs comme un virage stratégique, l’intervention spectaculaire de la Russie dans le conflit syrien a apparemment pris de court les Etats-Unis et certains pays européens, relève notre confrère algérien Al Moujahid. D’après les Américains, c’est dans la région de Lattakié que la Syrie vient de réceptionner 28 avions de combat, 20 hélicoptères et 9 chars d’assaut et des centaines de soldats d’élite, pour sécuriser la base aérienne russe de Jableh.
Pour le ministre des Affaires étrangères syrien qui s’est exprimé à la télévision russe : «La participation de la Russie dans le combat contre Daech et le Front Al Nosra (branche syrienne d’Al Qaïda) est encore plus importante que la fourniture d’armes à la Syrie», ajoutant que «la Russie ne cache pas sa volonté de participer à la lutte contre le terrorisme, et Damas fait confiance à la direction russe».
Pour sa part, le Kremlin a condamné le bombardement de sa mission diplomatique à Damas et a exhorté, au passage, la communauté internationale à faire de même. Pendant ce temps-là, le commandement militaire américain confirme l’incursion de près de 70 rebelles entraînés par ses soins, pour occuper les lignes de front face aux groupe de l’EI.
Par ailleurs, souligne Al Moujahid, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, s’est rendu à Moscou pour tenter de négocier les conditions de déploiement de l’aviation russe. Sans grand succès. Tel Aviv devra désormais compter avec la Russie qui s’engage ouvertement à assurer la sécurité de l’armée syrienne. Les premiers vols de reconnaissance de drones russes ont donné le coup d’envoi d’une nouvelle redistribution des cartes dans la région qui devra désormais compter aussi avec la puissance iranienne, surtout après la signature de l’accord sur le nucléaire avec les Occidentaux.