En marge de la conférence de presse, tenue aujourd’hui à l’IACE, pour présenter les résultats du rapport de Davos 2015-2016, Faycel Derbel, expert-comptable, a annoncé, à leconomistemaghrebin.com, que la Tunisie a enregistré pour 2015-2016 un net recul de sa position au niveau du classement et du score par rapport à 2014-2015, passant de la 87e place à la 92e place sur 140 pays, affichant un indice global de compétitivité de 3,93.
La Tunisie a été, de ce fait, classée dixième économie arabe et neuvième africaine.
«Ce recul ne peut que traduire une situation de malaise et de difficultés au niveau de l’économie nationale, notamment au niveau du climat de l’investissement» sachant que ce recul ne fait que se poursuivre d’une année à l’autre. D’ailleurs, en comparaison de 2010-2011 où la Tunisie occupait le 32e rang avec un score de 4,7 pour être première économie africaine, une perte de 60 rangs a été enregistrée.
M. Derbel a affirmé que ce classement très médiocre est principalement dû à l’absence de mesures très audacieuses et courageuses qui pourraient arrêter cette hémorragie, particulièrement, au niveau des piliers qui sont à l’origine de ce classement dont l’efficience du marché de l’emploi (133e rang).
D’autres piliers, à savoir le terrorisme et la corruption (92e) ont pénalisé la qualité des services financiers dont la robustesse des banques (133e), la disponibilité du capital investissement, la gouvernance, la transparence, la gestion des affaires, l’efficacité des organes de gestion et des normes d’audit…
De ce fait, ce classement va dissuader les investisseurs étrangers et les décourager à venir s’installer en Tunisie, d’une part, et va pénaliser la Tunisie au niveau de son image de marque avec ses partenaires étrangers.
Revenant sur le projet de la loi des fiances 2016, notamment, la mesure de l’exonération fiscale de la première tranche de revenu annuel allant de 0 à 5000DT au profit de toutes personnes physiques, quelque soit leurs revenus, Faycel Derbel, a indiqué que cette mesure se traduit par un manque à gagner au niveau des recettes de l’Etat parce que tout le monde va en profiter, alors qu’elle doit profiter seulement aux personnes qui ont un faible revenu de moins de 5000DT.
«Pour qu’il n’y ait pas d’impact négatif sur les ressources de l’Etat, il y a lieu d’aménager les tranches d’imposition de telle sorte que ceux qui ont des revenus élevés payent un certain taux. Il n’y a pas lieu de baisser la charge fiscale sur les revenus très élevés d’autant plus que nous sommes en période très difficile», dixit notre interlocuteur.
En ce qui concerne les prévisions d’un taux de croissance de 2,5% en 2016, il n’a pas manqué de préciser que ces prévisions paraissent un peu difficile à l’état actuel des choses.
Néanmoins, si les réformes nécessaires seront achevées, la saison agricole et touristique affichera des résultats positifs, et le terrorisme ne touchera plus la Tunisie, ce taux de croissance pourrait être réalisable, a-t-il conclu.