Dans leurs discours respectifs devant l’Assemblée générale des Nations unies, le président russe semblait dans l’initiative, quand Obama et Hollande étaient sur la défensive, écartelés entre leur souhait d’éradiquer les djihadistes de Daech et leur volonté implacable d’en finir avec Bachar el-Assad qui les combat et qui reste le gouvernement légitime du pays.
Dominique de Villepin, l’ancien chef de la diplomatie française, affirme l’hebdomadaire Le Point, a parfaitement résumé la situation : « Le message de Vladimir Poutine à la tribune des Nations unies était clair, pragmatique, relativement cohérent, tandis que le message de la France et des Etats-Unis était brouillé ».
En cherchant peut-être à sortir de cette ambiguïté, le président Obama vient de comprendre, enfin, que le cœur du problème pour s’opposer à l’Etat islamique se trouve en Syrie et non pas en Irak. Car s’il a les coudées plus franches à Bagdad, avec un gouvernement ami, mais faible, Obama se rend compte que c’est en Syrie – où il est moins à l’aise à cause de la présence de Bachar el-Assad – que se trouve le principal foyer des djihadistes.
François Hollande semble avoir suivi le même cheminement, lui qui, après s’être opposé depuis un an à l’idée de frappes aériennes en Syrie, vient d’ordonner les premiers bombardements de ce type. Comme par hasard à la veille de l’Assemblée générale des Nations unies.
Si les troupes loyales à Bachar el-Assad ne cessent de perdre du terrain- au point que l’on estime maintenant qu’il ne contrôle plus que 17 % du territoire syrien- les forces kurdes, soutenues par les Occidentaux ont, pendant l’été, reconquis beaucoup de terrain. « Nous avons maintenant la perspective, dit un officier supérieur américain, de pouvoir contrôler la totalité de la frontière avec la Turquie et probablement avec l’Irak ».
Si cela se confirme, ajoute la même source, cela signifie que Daech est coupé de ses approvisionnements en armement, de l’accès facile des troupes fraîches de volontaires pour le djihad et pourrait voir s’assécher la route qui lui permet d’exporter en contrebande le pétrole extrait des puits qu’il contrôle.