Le Conseil d’administration du Fonds monétaire international ( FMI ) a annoncé l’achèvement de la sixième revue des résultats économiques enregistrés par la Tunisie dans le cadre d’un programme appuyé par un accord de confirmation de 24 mois. L’achèvement de la sixième revue ouvre la voie au décaissement immédiat de 214,875 millions de DTS (environ 301,6 millions de dollars), ce qui porte le total des décaissements au titre de l’accord à 1 milliard de DTS (environ 1,41 milliard de dollars).
L’accord de confirmation de deux ans, d’un montant de 1,146 milliard de DTS (environ 1,61 milliard de dollars et 400 pour cent de la quote-part de la Tunisie), a été approuvé par le Conseil d’administration le 7 juin 2013. Notons que le 11 mai 2015, le Conseil d’administration a approuvé une extension de sept mois de l’accord de confirmation jusqu’au 31 décembre 2015, afin de donner aux autorités tunisiennes le temps de mettre en œuvre les mesures requises pour tenir les engagements futurs- notamment les réformes bancaire et budgétaire- qui contribueront à réduire les vulnérabilités et à promouvoir une croissance plus forte et inclusive.
En achevant la sixième revue, le Conseil d’administration a approuvé la demande présentée par les autorités tunisiennes pour ajuster le calendrier des achats au titre de l’accord.
« L’économie tunisienne a été résiliente dans un contexte marqué par une transition politique prolongée et une conjoncture économique internationale difficile. Tous les critères de réalisation quantitatifs prévus dans le programme appuyé par le FMI ont été respectés. Cependant, les progrès en matière de réformes structurelles, y compris dans les domaines bancaire et des finances publiques, ont été difficiles. L’aboutissement réussi de la transition politique constitue une occasion pour faire avancer la mise en œuvre des réformes et de mener à terme le travail non encore achevé dans les délais du programme », M. Mitsuhiro Furusawa, Directeur Général Adjoint et Président par intérim.
La position budgétaire de 2015 est appropriée pour atténuer l’impact économique des récents attentats terroristes, mais il demeure essentiel de reprendre le rééquilibrage budgétaire à compter de 2016, afin de réduire les vulnérabilités. Une meilleure composition du budget s’impose- y compris par la maîtrise de la masse salariale, la réforme des subventions énergétiques et une politique fiscale propre à promouvoir davantage d’équité et d’efficience- afin de dégager de la marge pour le financement des dépenses d’investissement prioritaires. Des réformes propices à la croissance, y compris dans les entreprises publiques, la gestion des finances publiques et l’administration fiscale, permettront d’améliorer la capacité d’absorption, l’équité et la gestion des risques.
Une politique monétaire prudente devrait continuer à maîtriser les tensions inflationnistes, à préserver les taux d’intérêt réels positifs et à réduire les tensions sur le taux de change. Une plus grande souplesse du taux de change- y compris en limitant les interventions sur le marché des changes au lissage des fortes fluctuations- aiderait à accroître les réserves et à corriger les déséquilibres extérieurs.
Afin de renforcer le système bancaire et de faciliter l’intermédiation du secteur financier, il importe de recapitaliser toutes les trois banques publiques et de mettre à jour les business plans sous-jacents, afin d’assurer la conformité aux normes réglementaires durant toute la période de restructuration. La modernisation du dispositif de résolution et de supervision bancaire et la mise en place d’un cadre efficace de procédures collectives sont également essentiels.
Pour impulser la croissance et la création d’emplois, il est nécessaire d’améliorer le climat des affaires. Il convient d’encourager à accélérer la mise en œuvre du programme de réformes structurelles, notamment pour renforcer le climat des investissements et le marché du travail.