Après les premiers bombardements de Moscou qui ont pris de court Washington, la Russie et les Etats-Unis sont tombés d’accord, hier mercredi, sur une réunion d’urgence pour éviter tout incident militaire entre leurs aviations en Syrie.
Ainsi, rapporte l’AFP, Moscou a frappé en Syrie, suscitant aussitôt les doutes des Occidentaux sur l’objectif des Russes : veulent-ils vaincre les djihadistes du groupe Etat islamique ou renforcer le régime du président syrien Bachar el-Assad ?
Mis devant le fait accompli, le secrétaire d’Etat américain John Kerry a retrouvé son homologue russe Sergueï Lavrov au Conseil de sécurité de l’ONU : ils ont annoncé côte à côte devant la presse s’être mis d’accord sur la nécessité d’une rencontre « entre militaires », aussi vite que possible, peut-être même demain « afin d’éviter tout incident » entre leurs aviations en Syrie. Il s’agit d’éviter un incident militaire entre les avions russes et ceux de la coalition internationale pilotée par les Etats-Unis, qui depuis un an frappent les positions de l’EI.
Selon la même source, Américains et Européens ont émis des doutes sur les cibles choisies par l’armée de l’air russe. Moscou a répondu que son aviation avait effectué 20 sorties et touché « huit cibles du groupe Etat islamique ».
Pour rappel, la Russie intervient aussi loin de son territoire pour la première fois depuis 36 ans : en 1979, il s’agissait pour les troupes soviétiques d’envahir l’Afghanistan. Elle rappelle ainsi qu’elle est un soutien indéfectible au président syrien, toujours au pouvoir après plus de quatre ans d’une guerre qui a fait plus de 240 000 morts.
La Russie est montée en puissance en Syrie durant l’été, et surtout en septembre, en déployant avions, hélicoptères, tanks et soldats dans le nord-ouest du pays et en construisant une base dans l’aéroport de Lattaquié, tout en intensifiant ses livraisons d’armes à Damas.