Le marché automobile tunisien est soumis aujourd’hui à un volume limité d’importation imposé par l’Etat pour éviter un trop lourd déficit de la balance commerciale, écrit l’hebdomadaire Jeune Afrique. Si l’accord entre le gouvernement tunisien et la Chambre syndicale des concessionnaires tunisiens avait abouti, une crise aurait été évitée de justesse : jusqu’à septembre, la Chambre n’excluait pas de poursuivre l’Etat tunisien devant le Tribunal administratif pour exiger la libéralisation du marché automobile.
En juin, poursuit Jeune Afrique, la Chambre syndicale des concessionnaires automobiles et le ministre du Commerce se sont mis d’accord pour porter la limite des importations à 55 000 véhicules. Un chiffre « satisfaisant », selon le porte-parole de la chambre, Mehdi Mahjoub, pour quantifier le volume réel du marché des voitures neuves (le quota n’était que de 44 775 véhicules en 2010). Il y a trois mois, les professionnels s’étaient fixé pour objectif de faire de 2015 une année test, avant de demander une libéralisation totale du secteur qu’ils appellent de leurs voeux depuis longtemps. Un accord entre la Tunisie et le FMI datant du 21 mai 2001 mentionnait déjà « le démantèlement des restrictions quantitatives imposées aux importations tunisiennes de véhicules automobiles ».
Avant la révolution, ce texte n’a jamais été appliqué car le secteur automobile était noyauté par les proches du pouvoir, notamment Sakhr el-Materi, le gendre de l’ex-président, estiment les concessionnaires. L’imposition de quotas était, entre autres, un outil pour étouffer la concurrence. La levée de ces limitations, repoussée par les différents gouvernements de transition, aurait dû avoir lieu avec la nomination d’un premier gouvernement post-transition début 2015, espéraient les concessionnaires automobiles.