Quelques jours après le début de la campagne de bombardements en Syrie de l’armée russe, la violation de l’espace aérien turc par des avions de combat russes au cours du dernier week-end a suscité de nombreuses réactions, rapporte le quotidien parisien Le Monde.
Immédiatement, l’ambassadeur de Russie en Turquie a été convoqué par les autorités, qui lui ont fait part de leur « violente protestation ». Ankara a aussi demandé à Moscou d’« éviter une répétition d’un tel incident » et a fait savoir que, le cas échéant, « la Fédération de Russie serait considérée responsable de tout événement non voulu ».
En réaction à cette menace à peine voilée, le porte-parole du ministère de la Défense de la Russie a justifié l’entrée de son avion de chasse « pour quelques secondes » dans l’espace aérien turc : « Cet incident est le résultat de mauvaises conditions météorologiques dans cette zone. Il ne faut pas y voir un complot quelconque. »
A noter que les accusations les plus violentes sont venues des Occidentaux, qui critiquent depuis près d’une semaine l’intervention militaire russe en Syrie. Ainsi, l’OTAN, à laquelle appartient la Turquie, a qualifié d’« inacceptables » les violations de l’espace aérien turc par des avions de combat russes. « Les actions de la Russie en Syrie ne contribuent pas à la sécurité et à la stabilité de la région », a déclaré son secrétaire général, qui a convoqué une réunion d’urgence pour évoquer « les implications potentielles des dangereuses actions militaires menées par la Fédération de Russie dans et autour de la Syrie ».
Pour sa part, signale Le Monde, le secrétaire d’Etat américain John Kerry a dit ses craintes de voir des avions russes abattus, si de telles situations venaient à se répéter.
« C’est précisément le genre de choses contre lesquelles nous avons mis en garde », a ajouté M. Kerry.
Les Etats-Unis, qui doutent que la violation de l’espace aérien turc soit due à une erreur, tentent, depuis le début du mois, d’éviter que des incidents impliquant leur armée ou l’armée russe se produisent en Syrie, alors que Moscou bombarde les opposants à Bachar Al-Assad. Des frappes qui viennent s’ajouter à celles de la coalition d’une soixantaine de pays emmenée par les Etats-Unis.