A l’occasion de la Journée de l’Unité allemande, l’ambassade allemande à Tunis a organisé une réception. A cette occasion, S.E. Dr Andreas Reinicke, ambassadeur d’Allemagne à Tunis, a prononcé un discours dont nous reproduisons ci-après de larges extraits.
« Aujourd’hui, nous fêtons le 25e anniversaire de l’Unité allemande. 25 ans. Un quart de siècle déjà », a déclaré l’ambassadeur. « Les noces d’argent du mariage des deux Allemagne. C’est pour nous une joie énorme et une occasion pour regarder en arrière. »
« En 1990, le gouvernement, les ministres, la bureaucratie, le secteur privé, les syndicats, bref : tout le pays était préoccupé par l’organisation du nouvel Etat. Il n’y avait pas de modèle à suivre et la situation était unique en son genre.
D’abord, il fallait se mettre d’accord sur le cadre politique du futur Etat, la Constitution.
Ensuite, il était nécessaire de réformer l’économie, d’une part à l’Est du pays où le système de centralisation et de l’économie dominée par l’Etat bloquait toute initiative et toute modernisation, et d’autre part, à l’Ouest de l‘Allemagne où les structures étaient devenues trop rigides et inflexibles pour faire face aux défis de la mondialisation.
La pollution nous préoccupait également. Dans certaines régions, la plupart des forêts étaient malades, les lacs étaient biologiquement morts et l’air puait la pollution industrielle
Un autre sujet délicat était de réconcilier les anciennes élites avec une population dont une grande partie avait souffert dans les prisons à cause entre autres des multiples injustices. Le rapport équilibré entre punition, reconnaissance du sort des victimes et réconciliation était très sensible, mais crucial pour la paix interne du pays. Le Président allemand Gauck, qui était en visite en Tunisie cette année, était le premier président de notre instance de vérité, qui-d’ailleurs- existe toujours.
Enfin, il fallait tenir compte des grands espoirs, mais aussi des craintes et des soucis de la population des deux Allemagne.
C’est surtout grâce à deux facteurs cruciaux, que nous avons pu aujourd’hui atteindre beaucoup de nos objectifs :
Premièrement l’énorme soutien et la confiance que nous avons reçus à l’échelle internationale de nos voisins en Europe ainsi que des Etats-Unis.
Deuxièmement l’engagement de tout le pays, de ses élites et de toute sa population. L’histoire ne se répète pas mais elle nous enseigne. »
« En Allemagne, nous discutons aujourd’hui, 25 ans après la réunification, de comment accueillir et intégrer des centaines de milliers de réfugiés politiques. Ceci n’est pas une invitation ouverte à tous ceux qui cherchent un futur meilleur. Il s’agit plutôt d’un geste humanitaire à l’égard des réfugiés politiques surtout de la Syrie. Nous avons reçu beaucoup de soutien international pendant le processus de la réunification et voilà aujourd’hui, nous voulons répondre aux besoins des autres. Notre Constitution protège les réfugiés politiques, en contrepartie, elle exige qu’ils la respectent ! »
» La Tunisie se trouve également dans une phase historique. Tout le pays, les élites, les partis politiques, toute la population- et pas seulement le gouvernement- sont appelés à s’engager pour l’avenir de la Tunisie. Et je souhaite souligner que l’Allemagne, l’Europe comme toute la communauté internationale est prête à vous soutenir, pas seulement par des paroles de solidarité, mais par des actions concrètes et par un soutien financier exceptionnel « , a déclaré l’ambassadeur.
» Quelques milliards d’euros et de dollars sous forme de crédits ou de garanties à des conditions très avantageuses sont proposés par des institutions financières nationales et internationales. Nous espérons a ajouté l’ambassadeur, voir bientôt des projets concrets dans le secteur public pour utiliser ces fonds. De même, les investisseurs privés se préparent à s’engager dans votre pays. Ils attendent les réformes économiques pour venir en Tunisie. Nous sommes prêts à œuvrer main dans la main avec vous au développement de la Tunisie ».