Coup de théâtre : le Maroc a annoncé la suspension de l’ouverture du magasin Ikea, prévue pour le 29 septembre près de Casablanca sous prétexte que la société suédoise n’a pas reçu les autorisations nécessaires. La vérité, révèle notre confrère Jeune Afrique.fr, c’est qu’Ikea paie le prix de la position de son pays au sujet du Sahara occidental.
En effet, Rabat et Stockholm n’ont jamais été sur la même longueur d’onde sur cet épineux dossier : à l’instar des formations politiques scandinaves de gauche, le Parti social-démocrate des travailleurs (PSD), au pouvoir en Suède, ne fait pas mystère de sa sympathie à l’égard du Polisario. Une position de principe héritée de son ancien dirigeant, le Premier ministre Olof Palme, assassiné en 1986.
Depuis le 1er septembre, rappelle la même source, la discorde politique se déplace sur le terrain économique. Le Maroc a décidé de boycotter les sociétés et produits suédois, ripostant à une mesure similaire de Stockholm visant ses productions issues du Sahara. En 2013 déjà, sept distributeurs de produits alimentaires avaient déclaré ne plus vouloir importer ou vendre de produits marocains, invoquant une incompatibilité avec leur éthique commerciale. Et, en 2010, l’entreprise de produits de santé Cederroth avait refusé d’utiliser de l’huile de poisson en provenance du Maroc.
L’Office chérifien des phosphates (OCP), qui dispose d’une mine dans le Sahara, Phosboucraâ, n’a pas été épargné. Huit fonds d’investissement suédois se sont retirés du capital des sociétés important du phosphate du Sahara. D’autres envisagent de le faire. Enfin, Agrium, un fabricant canadien d’engrais, client de l’OCP, a vu tous les fonds gouvernementaux suédois se désengager de son tour de table.
Cette escalade de la Suède n’est pas sans retentissements : il pousse la Norvège voisine à aller elle aussi dans le sens du boycott, et, bien au-delà et porte atteinte à la position commerciale du Maroc sur son premier marché, celui de l’Union européenne.