Ils étaient 273 candidats en lice cette année et les spéculations sont allées bon train jusqu’à l’annonce faite par le comité Nobel, en ce jour, vendredi 9 octobre, à 11 heures du matin. Plusieurs noms étaient parmi les favoris, comme la Chancelière allemande, Angela Merkel, pour sa gestion de la crise migratoire, le Pape François, le médecin congolais Denis Mukwege, qui soigne des femmes violées à l’Est du Congo, le chef de la diplomatie américaine John Kerry et son homologue iranien Mohammad Javad Zarif, et ce, pour l’accord-clé qu’ils ont réussi à conclure sur le nucléaire iranien.
Flashback sur la création du Prix Nobel : Alfred Nobel, inventeur éponyme des prix Nobel décernés depuis 1901, est de nationalité suédoise. Ayant fait fortune grâce à son invention de la dynamite, il réalisa à la fin de sa vie les tragiques conséquences de son invention et comme pour soulager sa conscience, il rédigea en 1895 un testament dans lequel il explique vouloir reverser tous les ans les revenus de son immense fortune, près de deux milliards de couronnes soit environ 220 millions d’euros, à des personnalités issues de divers domaines – comme la physique, la chimie, la médecine, la littérature et plus tard la paix – et qui se mettent au service de l’humanité pour la faire progresser.
A sa mort, en 1896, il aura fallu attendre trois ans pour que son prix soit mis en place et décerné à partir de 1901. Des années plus tard, en 1968, la Banque centrale de Suède instaura un prix de Sciences économiques en sa mémoire. Cela fait donc 114 ans que le Prix Nobel existe. Il a été remis 889 fois, consacrant les plus grandes réalisations humaines dans divers domaines : la littérature, la médecine, l’économie, la physique, la chimie et… la paix.
Une première cette année !
Le prix est décerné à la Tunisie, et plus précisément au Quartet du dialogue national auquel lui a été reconnu le mérite, entre 2013-2014, d’avoir sorti le pays d’une crise politique profonde en initiant un dialogue national entre tous les partis politiques pour la mise en place d’un gouvernement « indépendant », entré en fonctions le 25 octobre 2013. Durant ces deux années, le Quartet avait réussi à mettre fin aux conflits, à mettre en place une feuille de route estimée satisfaisante par toutes les parties concernées, ce qui a abouti au processus électoral, avec la tenue d’élections législatives et présidentielles et l’adoption d’une Constitution.
L’une des premières réactions, celle du secrétaire général de l’UGTT Houcine Abbassi, qui sur la chaîne France 24, a félicité l’UGTT et les membres du Quartet pour ce prix, précisant : « Nous attendions le prix Nobel en 2014 et nous avions fini seconds. Nous l’avons reçu cette année et nous en sommes heureux et fiers ». Pour lui, il s’agit d’un message fort à l’attention des tous les pays arabes, et qui auront un autre regard sur la Tunisie dans sa lutte contre le terrorisme, entre autres.
Pour rappel, le Prix Nobel consiste en une médaille, un diplôme et un chèque de 8 millions de couronnes suédoises (environ 855.000 euros)