L’avocate tunisienne Yasmine Attia (34 ans), enseignante des droits de l’Homme, vient de remporter le prix de la meilleure plaidoirie francophone contre la peine de mort. Elle raconte l’histoire de Maher Manaï, un condamné à mort en Tunisie, et qui s’est trouvé au mauvais endroit et au mauvais moment, selon le site lavie.fr. Il a toujours affirmé, depuis son arrestation pour meurtre le 6 novembre 2003 à Sfax, avoir été victime d’une erreur judiciaire. Et ne voilà-t-il pas qu’il devint un condamné à mort! Plus de 10 ans que l’affaire est remise en question, mais rien ne se passe sur le plan judiciaire, et ceci malgré son innocence qu’il clame haut et fort, c’est ce que ses avocats ont confirmé. Cela fait un tiers de sa vie qu’il purge sa peine à la prison de Mornaguia.
Yasmine Attia, l’abolitionniste convaincue parle de son histoire : “Il n’avait pas le moindre contact avec sa famille. Pendant des années, son cœur s’arrêtait au vacarme des portes qu’on ouvre le matin. Cinq fois, il a tenté de se suicider. On l’a bourré de médicaments. En 2011, après la Révolution de Jasmin, sa peine a été commuée en réclusion à perpétuité. Mais il est aujourd’hui détruit psychologiquement et physiquement. Longtemps, ses parents l’ont cru mort, car ils étaient sans nouvelles de lui. En Tunisie, on ne prévient pas les proches quand on exécute un condamné, et on l’enterre dans un coin de cimetière.”
Pour rappel, en 2013, Me Yasmine Attia a remporté le Concours international de plaidoiries organisé au Mémorial de Caen, où elle dénonçait le djihad féminin en Syrie, en indiquant lors de son discours “Je pense, donc j’abolis”.
Il y a deux jours, le monde célèbrait le 10 octobre la treizième journée internationale contre la peine de mort, et c’est à cette occasion que les jeunes avocats du monde entier ont participé au concours international de plaidoirie francophone à Paris.