Le ministre marocain du Tourisme, Lahcen Hadad, accompagné notamment d’Abderrafie Zouiten, a pris, du 29 septembre au 2 octobre 2015, son bâton de pèlerin, à l’occasion de la tenue à Paris du Salon Top Resa, le premier salon français du tourisme, pour aller convaincre les voyagistes de revenir au plus vite au Royaume chérifien.
Et il y a de quoi, le SNAV (Syndicat National –français- des Agences de Voyages) a indiqué, en septembre 2015, que le pays a été bien boudé par les touristes français : moins 30% pendant l’été 2015.
Une affaire de taille lorsqu’on examine quelques chiffres. Le tourisme constitue 10% du PIB marocain. Avec 3,5 millions de touristes français, ces derniers constituent un bon tiers des visiteurs du royaume chérifien. Le Maroc ambitionne de recevoir 20 millions de touristes d’ici 2020 ; il est autour de 10 millions depuis 2013.
Hacen Hadad n’a pas manqué, au cours de la 37e édition du Top Resa, de développer un argumentaire sur les attraits du tourisme marocain et sur les préférences des Français pour son pays : la ville de Marrakech accueille chaque année, à elle seule, pas moins de 600 000 touristes.
Certains s’y installent d’ailleurs durablement dans les multiples villas de la médina ; notamment dans ces riads (maisons avec jardis) et à des prix défiant toute concurrence. En comparaison évidemment des prix pratiqués en Europe.
25% de baisse en moyenne
Le ministre du Tourisme a également rappelé que le Maroc œuvre pour un islam modéré et tolérant. Personne ne peut ignorer aujourd’hui l’impact du Printemps arabe sur les activités touristiques. D’autant plus que le touriste ne se préoccupe que rarement de la différence entre les pays de la région maghrébine et voit « grand » en la matière : son approche concernant l’insécurité ne fait pas de réelle distinction entre ces pays.
Autre pays maghrébin qui a connu également une faible fréquentation touristique, la Tunisie. Il fallait du reste s’y attendre avec notamment les attentats du musée du Bardo (mars 2015) et d’El Kantaoui, à Sousse (juin de la même année). Fin septembre, Selma Elloumi Rekik, ministre du Tourisme, faisait état d’une baisse de 48% du nombre des touristes en provenance de l’Europe depuis le début de l’année 2015. La baisse est en moyenne de 25%.
Là aussi des inquiétudes se font jour. Le tourisme constitue 7 à 8% du PIB. Et le secteur emploie jusqu’à 400 000 personnes. Et les choses ne semblent pas s’arrêter. Quelques jours avant que la ministre du Tourisme n’annonce ces chiffres, le Club Méditerranée faisait savoir qu’il fermait pour l’hiver son village de Djerba. C’était malvenu d’autant plus que le nombre des établissements touristiques fermés et celui des employés du secteur mis au chômage technique, pour ne pas dire licenciés, inquiètent bien le pays.