« Peut-être que 75.000 dollars est un seuil au-delà duquel des hausses de revenus n’améliorent plus la capacité des individus à faire ce qui compte le plus pour leur bien-être émotionnel, comme de passer du temps avec ceux qui leur sont chers, éviter la douleur et la maladie, et profiter de leurs loisirs », affirme Angus Deaton, le nouveau Nobel d’Economie dans son livre « The Great Escape ».
Cette phrase prononcée en 2010, rapporte le Figaro, avait beaucoup fait parler à l’époque, d’autant plus qu’elle intervenait en pleine crise économique grecque. Il est intéressant de constater aujourd’hui que cette somme de 75.000 dollars par an (soit 6250 dollars par mois) équivaut à près de 5500 euros mensuels contre près de 4900 euros en 2010. Soit une hausse de plus de 12%, due à la forte appréciation du dollar face à l’euro depuis cinq ans.
The study of consumption has been and continues to be at the center of economics. What an amazing week ! Thank you everyone for your support.
— Angus Deaton (@DeatonAngus) 13 Octobre 2015
L’Américano-britannique a toujours dénoncé les inégalités de revenus dans le monde. « A court terme, seule une stabilisation de l’instabilité politique dans les zones de conflits peut résoudre cette conjoncture, a-t-il déclaré dans une interview donnée à la Fondation Nobel hier, lundi. Autrement dit, tant que les dirigeants politiques n’auront pas réglé les conflits géopolitiques, la crise des réfugiés en tête, les inégalités de revenus ne seront pas résolues.
Comme souvent lorsqu’un économiste reçoit un prix Nobel, on peut se demander s’il sera entendu et si ses idées seront appliquées. Les questions restent en suspens, mais il est intéressant de noter que cette récompense intervient à un moment où la thématique des inégalités de revenus représente de plus en plus une menace pour le monde.