Khadija Madani est la seule Tunisienne candidate au prix international « Women for change », une initiative commune de la Fondation Orange et Women’s Forum for the Economy and Society, dont le Global meeting se déroule en ce moment même à Deauville. Mme Madani est avocate et activiste tunisienne dans le domaine des droits de la femme et de la promotion de l’égalité des chances.
Nous l’avons rencontrée en marge du Women’s Forum de Deauville au stand Orange aux côtés de Brigitte Audy, secrétaire générale de la Fondation Orange et Asma Ennaifer, directrice de la communication externe et du mécénat à Orange Tunisie. Il s’agit de récompenser des projets menés par des femmes africaines et du pourtour méditerranéen, engagées pour la défense des causes de la femme dans leurs pays, en l’occurrence la Jordanie, le Maroc, la Tunisie, l’Egypte et l’Espagne, explique la secrétaire générale de la Fondation Orange.
Notre choix s’est orienté vers des femmes exceptionnelles pour leur engagement pour l’égalité des chances et la mixité et pour des femmes travaillant au sein d’ONG et d’associations. Notre sélection s’est basée sur la teneur des projets et sur leur faisabilité. Une action qui s’inscrit, comme l’ajoute Mme Audy dans le cadre d’une démarche globale de la Fondation Orange qui souhaite accompagner la femme, la soutenir et l’aider à garantir sa place au sein de sa société. « Si nous n’y prenons garde, si la femme baisse la garde, sa situation risquera de régresser », a déclaré Brigitte Audy.
Revenant à la candidature tunisienne, elle a ajouté que « des liens étroits existent entre la Fondation Orange et la Tunisie ». Ils ont été prouvés par de nombreuses actions menées par Orange Tunisie, dans des zones rurales au profit de femmes et d’enfants desdites régions », a-t-elle conclu.
Parlez-nous de votre candidature
Je suis honorée d’avoir été choisie par la Fondation Orange pour présenter mon projet qui est le fruit d’un combat quotidien pour les femmes de mon pays. Je suis très fière de représenter la Tunisie, en cette période, et surtout après la joie d’avoir obtenu le Prix Nobel de la Paix. Quant à ma participation, elle m’a permis de faire connaître un projet qui me tient à cœur et pour lequel j’ai travaillé toute ma vie. Un projet qui ambitionne de constituer un réseau à travers tout le territoire tunisien, en vue de préserver l’égalité des chances et de dénoncer tout abus dans ce sens.
Mon projet est ambitieux et utile parce que certains faits que nous constatons sont étrangers au modèle social tunisien. Le but est donc de les détecter et d’en informer les Tunisiens et les autorités au moyen d’un réseau de volontaires, individus et associations partenaires. Le projet prévoit également une enquête exploratoire qui permettra d’avoir une base de données fiable, afin de renforcer le rôle de proposition et de force de pression des différents réseaux régionaux.
Quelles sont vos ambitions pour la Tunisie?
Quand on me pose la question si j’ai peur pour mon pays, je réponds souvent qu’un pays où la femme a pu imposer le mariage kairouanais en l’an II de l’Hégire, où la femme a combattu plus récemment pour préserver son statut et ses libertés est un pays qui ne peut inspirer que de l’optimisme. Alors, si pour Aragon la femme est l’avenir de l’homme, je suis persuadée que la Tunisienne est l’avenir de la Tunisie.