L’attribution du Prix Nobel de la Paix, le 9 octobre, au « Quartet tunisien », c’est-à-dire aux quatre organisations de la société civile qui ont milité depuis l’été 2013 pour que s’apaisent les conflits entre laïques et parti religieux, a été un formidable réconfort pour ce pays. Une sorte de baume calmant sur les plaies à vif des attentats et des blessures nées de la fuite des touristes et d’une économie qui ne parvient pas à surnager malgré les aides venues de l’étranger.
Or, écrit notre confrère Le Point.fr, le danger est vraiment à la porte de la Tunisie à cause de la Libye : un pays qui n’est plus un Etat, déstabilisé, en éruption permanente et non contrôlée, en dépit des efforts des Nations unies pour ramener un semblant d’entente entre les factions qui s’entre-déchirent pour le pouvoir. Et dont certaines sont proches de Daesh et d’Al-Qaïda.
L’entrée spectaculaire de la Russie dans le conflit syrien risque indirectement d’aggraver la situation en Libye : car dans le cas- probable- où les djihadistes seraient chassés de leurs positions en Syrie ou en Irak, ils pourraient se replier vers la Jordanie ou le Liban, mais surtout vers la Libye, dont l’état de déliquescence favoriserait ce reflux.
Toujours selon Le Point.fr, les Américains, qui coopèrent avec les Français dans la lutte contre les bandes islamisées d’Aqmi au Sahel, ont donc souhaité rapprocher leurs moyens d’observation et éventuellement de frappe de la Libye. C’est pourquoi leurs drones Reaper, stationnés à Niamey au Niger, vont être prochainement déployés en Tunisie. Ces drones sont équipés aussi bien pour l’observation que pour l’attaque.