Le baromètre de la conjoncture économique du premier semestre 2015 réalisé par CTFCI a pour ambition de recueillir le sentiment des entreprises adhérentes à la chambre (qui sont aussi bien françaises que tunisiennes) sur l’environnement des affaires au cours de la première moitié de l’année. 72 entreprises ont répondu au sondage élaboré par la CTFCI, sur une population totale estimée à 1800. Cet échantillon peut être considéré comme représentatif des entreprises adhérentes à la CTFCI. Le questionnaire élaboré comprend cinq grands axes qui se réfèrent respectivement aux tendances de l’investissement, à l’évaluation de l’environnement des affaires, la qualité des services bancaires et l’accès aux financements, l’appréciation des coûts de facteurs de production et l’impact des facteurs sociaux et sécuritaires.
Un sentiment mitigé se dégage à travers les réponses recueillies des entreprises. En effet, il semble que la relance espérée et recherchée de l’investissement n’est pas pour demain. Plus de la moitié des entreprises sondées, soit 52,7%, s’attendent à une baisse de leurs investissements et seulement 19,4% considèrent qu’il existe des opportunités pour faire de nouveaux investissements. Les projections pour 2016 laissent apparaître le même sentiment d’incertitude et d’attentisme. 36,1% s’attendent à un repli de leurs investissements, un pourcentage similaire table sur une augmentation et 27,8% penchent pour une interruption. Ces rapports très rapprochés traduisent la persistance du flou et une confiance non encore rétablie.
Evolution des effectifs dans les entreprises : stabilisation, sinon baisse des effectifs
70% des entreprises sondées s’attendent à une stabilisation de leurs effectifs au courant de l’année 2015. 18% prévoient une baisse et 12,6% annoncent un renforcement de leurs effectifs en 2016.
Flou total : 37,5% des entreprises s’attendent à une amélioration significative en 2016, un niveau comparable, ou légèrement supérieur, soit 38,8% table sur une dégradation de leurs résultats et 23,7%.sont dans l’expectative, préférant ne pas avancer de jugement.
Appréciation de l’environnement des affaires :
- 53 % des entreprises sont insatisfaites de la qualité des services administratifs, jugés complexes et fastidieux,
- 71% considèrent le système d’incitation à l’investissement inadapté, voire inapproprié
- 88% constatent que l’environnement fiscal en Tunisie est pénalisant
- 55% sont insatisfaites des prestations fournies par les services de la douane
Services bancaires :
Pour ce qui concerne le financement de l’entreprise, 76% des réponses concluent que la qualité des services bancaires est moyenne sinon mauvaise (27.7%). 76% des entreprises sondées considèrent l’accès au crédit difficile. 17% se déclarent satisfaits des prestations qui leur sont fournies par le système bancaire.
Coût des facteurs de production
- 55% des entreprises considèrent moyen ou excessif le coût de l’énergie
- 58% estiment le prix de l’électricité élevé
- 80% jugent les coûts des télécommunications moyens ou peu satisfaisants
- 60% estiment que le coût de la main-d’œuvre est moyen ou satisfaisant
- 50% considèrent les coûts du transport maritime et aérien peu satisfaisant ou onéreux.
Qualité des infrastructures
Les résultats du sondage font apparaître que :
- 60% du réseau routier est défaillant ou tout juste moyen
- 67% du réseau portuaire présente de sérieuses insuffisances et tout juste partiellement satisfaisant
- 53% du réseau aérien est en inadéquation avec les besoins des chefs d’entreprise
- 51% des chefs d’entreprise sont insatisfaits ou partiellement satisfaits du réseau Internet.
- 63% sont satisfaits ou partiellement satisfaits de la distribution du réseau électrique
- 92% sont satisfaits ou partiellement satisfaits de la qualité du réseau téléphonique.
Impact de la situation sociale et sécuritaire sur l’entreprise
- 61.1% des entreprises sondées estiment que les mouvements sociaux ont impacté négativement leur activité.
- 33% ont considéré ce facteur sans influence significative. Au sujet de la situation sécuritaire, les réponses sont nuancées : *
- 54% relèvent une amélioration de la situation sécuritaire dans le pays depuis le début de l’année.
- 46% ne perçoivent pas d’amélioration notable ou refusent de porter un jugement sur la question.
Les préoccupations majeures des chefs d’entreprise
Un sentiment mitigé se dégage chez les chefs d’entreprise qui ont répondu au questionnaire. L’optimisme reste de mise, en dépit du contexte difficile et la détérioration de l’environnement de l’entreprise. Les différents commentaires mettent l’accent sur le retard pris par les réformes structurelles annoncées, les problèmes de sécurité qui persistent et les mouvements sociaux récurrents qui ont tendance à impacter les entreprises.