Comment l’organisation Etat islamique a-t-elle tenu le coup après une année de bombardements de la coalition internationale ? s’interroge le Financial Times? En effet, selon l’enquête menée par le prestigieux quotidien britannique, Daech gère une véritable compagnie pétrolière, générant l’essentiel de ses revenus de l’exploitation de l’or noir.
Au terme d’une grande enquête basée sur des dizaines d’interviews, souligne notre confrère Le Courrier international, le Financial Times en arrive à la conclusion que le commerce auquel se livre le «califat » est intact, et que l’échec de la coalition internationale est patent. Daech produirait entre 34 000 et 40 000 barils de brut par jour sur le territoire qu’il contrôle, en Syrie et en Irak. Sur un an, ses revenus pétroliers avoisineraient les 500 millions de dollars.
Contrairement au mouvement terrorriste Al-Qaida, financé grâce à de riches donateurs extérieurs et grâce aux rançons de ses prises d’otage, l’organisation Etat islamique peut dégager les ressources dont elle a besoin sur son propre territoire, relève le quotidien britannique. Et, elle le fait en grande professionnelle. Daech recrute à tour de bras du personnel qualifié- ingénieurs, formateurs, managers- pour développer son secteur économique numéro un (devant le racket ou le commerce des antiquités, par exemple).
L’organisation Etat islamique profite de surcroît de sa situation de monopole dans les régions qu’elle contrôle, mais aussi sur le territoire de ses ennemis, précise le quotidien économique. Elle fournit le carburant nécessaire aux tracteurs, aux groupes électrogènes des hôpitaux ou encore aux machines qui servent à dégager les victimes des débris.