« Le Qatar pourrait intervenir militairement dans la guerre civile en Syrie, comme l’a fait la Russie, mais préfère une solution politique à la crise », c’est ce qu’a déclaré le ministre qatari des Affaires étrangères dans un entretien accordé hier, mercredi, à la chaîne américaine CNN.
Cette menace à peine voilée du Qatar, important soutien des insurgés opposés au régime de Bachar el-Assad, a suscité une réponse immédiate de la part du gouvernement syrien dont un représentant a affirmé que Damas répondrait fermement à une « agression directe ». Le Qatar, rappelle l’agence Reuters, s’est imposé comme un soutien essentiel pour les rebelles syriens auxquels il fournit des armes, des moyens financiers et un appui politique.
A noter dans ce contexte que l’intervention de la Russie qui mène une campagne de frappes aériennes a permis aux forces pro-Assad de récupérer certains territoires perdus dans ce que le régime considère comme la « Syrie utile », soit l’arc territorial entre Damas et la zone côtière berceau de la minorité alaouite.
Interrogé pour savoir si l’émirat approuvait la position de l‘Arabie saoudite qui n’exclut pas une option militaire en Syrie en raison de l’intervention russe, le ministre qatari a répondu : « Nous n’épargnerons aucun effort, quel qu’il soit, avec nos frères Saoudiens et Turcs pour mettre en œuvre tout ce qui protège le peuple syrien et la Syrie d’une partition ».
« Si une intervention militaire protège le peuple syrien de la brutalité du régime, nous le ferons », a-t-il poursuivi. « Toutefois le Qatar privilégie une résolution politique de la crise régionale. Nous n’avons peur d’aucune confrontation. Cela dit, le plus court chemin vers la paix passe par un dialogue direct », a-t-il conclu.