Tenue soigneusement secrète, la visite spectaculaire de Bachar Al-Assad à Moscou, dont c’est le premier déplacement à l’étranger depuis le début de la guerre en Syrie en 2011, s’est faite à la demande du Kremlin, trois semaines après le début de l’intervention militaire russe, dont les frappes aériennes sur le territoire syrien s’accroissent tous les jours.
Les deux hommes, rappelle notre confrère Le Monde, ne s’étaient pas rencontrés physiquement depuis 2006, à Moscou. La réunion, mardi soir à Moscou, n’est que la troisième du genre depuis leur accession au pouvoir, en 2000.
Le but de cette rencontre était-il d’affirmer encore un peu plus le soutien russe au dirigeant syrien ? Le « règlement politique à long terme » a bien été évoqué, M. Poutine estimant qu’il ne pouvait se faire qu’avec « la participation de toutes les forces politiques, ethniques et religieuses »; mais en fin de compte, a-t-il répété, « le mot de la fin doit revenir au peuple syrien ».
Tout en remerciant chaleureusement son hôte, Bachar Al-Assad a exprimé sa « reconnaissance » à la Russie pour son aide en faveur de la Syrie, de « son unité et de son indépendance. Le plus important, c’est que tout cela se fasse dans le cadre de la législation internationale ». Le dirigeant syrien a poursuivi en saluant « les pas politiques effectués par la Fédération de Russie depuis le début de la crise qui n’ont pas permis au terrorisme de se développer selon un scénario beaucoup plus tragique. Chacun comprend que les actions militaires supposent ensuite des étapes politiques ». Ces étapes n’ont fait l’objet d’aucune précision, Bachar Al-Assad s’étant contenté de souligner que « le terrorisme est un obstacle réel sur le chemin du règlement politique ».