Intervenant à l’occasion d’une journée de réflexion sur le thème de « La jeunesse tunisienne face aux défis de l’emploi », organisée aujourd’hui 23 octobre à Tunis, Jacques Charmes, expert consultant auprès de l’OIT a dévoilé les résultats d’une étude intitulée : » Le rapport d’analyse sur la jeunesse tunisienne et le secteur informel. »
Pour le spécialiste, il est question d’économie informelle toutes les fois qu’il s’agit d’un emploi non couvert par la sécurité sociale dans des micro-entreprises de petite taille qui ne sont pas enregistrées ou qui n’enregistrent pas leurs travailleurs.
Le spécialiste a indiqué qu’il ressort des entretiens menés avec plusieurs jeunes de Monastir, Kasserine et Gafsa que leur idéal est de trouver un emploi qui soit complètement couvert par la sécurité sociale et qui soit stable, à savoir la Fonction publique : « Tant qu’ils n’ont pas réalisé leur rêve d’être recrutés dans la Fonction publique ces jeunes préfèrent travailler au noir « , précise-t-il.
« La jeunesse tunisienne, dont les diplômés constituent une fraction importante, se trouve aujourd’hui prise dans un cycle vicieux qui maintient plus de 1/3 des jeunes actifs dans le chômage et plus des 3/4 des jeunes occupés dans le sous-emploi et l’économie formelle » conclut une étude intitulée » Le rapport d’analyse sur la jeunesse tunisienne et le secteur informel » préparée par le Bureau international du Travail, l’observatoire national de la jeunesse et le ministère de l’emploi et de la formation professionnelle.
Cette pratique est favorisée par un système de sécurité sociale dont la Tunisie est fière. D’après le spécialiste, il ressort des entretiens menés avec les jeunes des villes précitées une critique sévère contre le système éducatif qui, d’après eux, ne préparent pas à l’accès au marché du travail.
Cependant, notre interlocuteur a signalé que même si les jeunes considèrent que la Fonction publique est synonyme de népotisme et de corruption, elle reste malgré tout leur idéal. Il ressort aussi des entretiens que la faiblesse de la création d’emplois risque d’attirer les jeunes vers l’oisiveté et vers des activités en marge de la loi.
En ce qui concerne les recommandations, le spécialiste déclare :
L’élaboration d’une démarche participative et inclusive et celle d’un livre blanc sur cette problématique.
Autre recommandation : savoir compter sur le critère d’âge et non sur d’autres critères et paramètres comme l’expérience.