Les principaux acteurs du conflit au Yémen, qui a fait à ce jour 5 000 morts et 25 000 blessés, se sont dits enfin prêts à renouer le dialogue sous l’égide des Nations unies. Son envoyé spécial pour le Yémen, le Mauritanien Ismaïl Ould Cheikh Ahmed, planche sur la tenue d’une nouvelle conférence de paix, qui pourrait se tenir dans les prochaines semaines, possiblement à Mascate, la capitale du sultanat d’Oman
Ce déblocage, souligne Le Monde.fr est le fruit de la récente acceptation par les houthistes de la résolution 2216 des Nations unies, votée en avril. Ce texte ordonne à ces rebelles de confession zaïdite, une branche du chiisme, de se retirer des zones qu’ils ont conquises par la force depuis 2014 et de restituer au gouvernement les armes qu’ils ont saisies. Originaires du Nord du Yémen, en lutte contre les autorités de Sanaa depuis le début des années 2000, les houthistes se sont emparés en septembre 2014 de la capitale, avant de renverser le président Abed Rabbo Mansour Hadi en janvier et de fondre vers Aden, la deuxième ville du pays, deux mois plus tard.
L’offensive de ces milices pro-iraniennes, épaulées par les militaires restés fidèles à l’ancien président Ali Abdallah Saleh, a incité l’Arabie saoudite à entrer en guerre contre elles, au nom de la lutte contre « l’expansionnisme perse ».
Les bombardements et les forces spéciales de la coalition arabe formée par Riyad ont permis aux troupes anti-houthistes de déloger leurs adversaires d’Aden en juillet. Le mouvement de reconquête du nord, lancé dans la foulée de cette première victoire, a fait reculer les insurgés, sans produire de résultats décisifs.
C’est ce sentiment d’impasse généralisée, analyse la même source, qui pousse les belligérants à revoir leurs ambitions à la baisse. Le ralliement des houthistes à la résolution 2216 a été qualifié de « pas dans la bonne direction » par les autorités saoudiennes, qui ont également approuvé la décision du président Hadi de reprendre les négociations.