Une étape historique pour l’aéronautique chinoise: le premier exemplaire du C919, le concurrent chinois de l’Airbus A320 et du Boeing 737, fera sa première apparition publique le 2 novembre à Shanghaï.
Lancé en 2007 par l’avionneur public Comac, écrit notre confrère Les Echos.fr, le programme C919 figure parmi les 16 projets technologiques majeurs du gouvernement chinois. Ce monocouloir de 168 sièges doit non seulement permettre à la Chine de réduire sa dépendance aux avionneurs occidentaux, qui représentent aujourd’hui 98 % de la flotte chinoise, mais il ambitionne également de faire de la Chine le troisième acteur mondial dans l’aéronautique civile.
Pour y parvenir, l’avionneur Comac a fait largement appel aux équipementiers occidentaux, au premier rang desquels le français Safran. Sa filiale à 50/50 avec GE, CFM International, fournit en effet les moteurs leap du C919 ; des moteurs dernier-cri offrant un gain de consommation de 15 % qui équipent également le nouvel A320 Neo et le futur Boeing 737 Max.
Outre l’aspect symbolique de la fin du duopole d’Airbus et Boeing sur les monocouloirs, l’enjeu commercial est considérable pour l’aéronautique chinoise, comme pour les fournisseurs occidentaux de Comac. Au dernier décompte, le C919 a déjà engrangé quelque 400 commandes et engagements d’achats, essentiellement de la part de compagnies chinoises. Toutefois, l’objectif affiché par Comac est de vendre plus de 2.000 exemplaires d’ici à 2030, soit la moitié des besoins estimés du marché chinois. L’appui du gouvernement et des nouveaux loueurs d’avions chinois devrait l’y aider.
Cependant, rapporte Les Echos.fr, la montée en cadence industrielle s’annonce très lente, ce qui devrait permettre à Airbus et Boeing de maintenir encore longtemps leurs volumes de vente en Chine. Par ailleurs, le C919 ne constituera pas une rupture technologique. Comac, qui a accumulé deux ans de retard sur le calendrier initial du C919, a dû renoncer à fabriquer les ailes en fiches de carbone. Au final, la part des matériaux composite dans le C919 devrait être de l’ordre de 10 %, soit l’équivalent de ce qu’elle est dans l’actuel A320.