La Chambre syndicale nationale des gérants et propriétaires de stations-services a tenue une conférence de presse au siège de l’UTICA, aujourd’hui 27 octobre, présidée par le président de la Chambre Mohamed Sadok El Bedioui et en présence d’un certain nombre de présidents régionaux de Chambre. La prolifération des ventes illégales des hydrocarbures et les circuits de la contrebande ont été au centre de la conférence de presse.
Mohamed Sadok El Bedioui a indiqué que la vente illégale des hydrocarbures ne se fait plus en cachette. Bien au contraire, elle se fait au su et au vu de tout le monde et en plein jour. « Ces gens là sont bel et bien convaincus que leur activité est légale et normale et qu’elle sera légalisée un jour », précise-t-il. Avant d’ajouter: « La vente des hydrocarbures nécessite une autorisation préalable du gouverneur étant donné la spécificité de ce métier ».
Par ailleurs, l’intervenant a rappelé qu’il existe des lois et des mesures qui protègent le métier et qui permettent la lutte contre la contrebande. « Cependant, nous n’avons pas vu d’applications sérieuses et pratiques de ces dispositions contre la vente illégale d’hydrocarbures sur les routes ».
« La Chambre syndicale nationale des gérants et propriétaires de stations-services ne peut pas garder le silence face à ce qui se passe, à cause des répercussions négatives sur les gérants et les propriétaires de stations-services qui ont vu leurs revenus baisser » dévoile-t-il. Et de continuer: « les revenus ne permettent plus aux gérants et propriétaires de stations-services d’honorer leurs engagements auprès des entreprises-mères, de la sécurité sociale et de l’Etat ». Dans le même contexte, le président a affirmé que la baisse des chiffres d’affaires n’est pas due à une récession économique, mais aux circuits de la contrebande. « Dans les gouvernorats du sud tunisien, la régression a atteint 90% et à ce rythme là, les stations-services ne peuvent plus continuer à exercer leur activité », s’insurge-t-il.
Par ailleurs, Mohamed Sadok El Bedioui a indiqué que même les entreprises-mères n’ont plus intérêt à investir en l’absence d’une vision pour les prochaines années, étant donné la rentabilité très faible des stations-services à la lumière de la situation actuelle. « Les stations-services se trouveront obligés de licencier les ouvriers si la situation et les pertes continuent ainsi » dit-il. Et dévoiler, dans un certain nombre de régions, les stations-services sont entourées par une quinzaine de vendeurs illégaux d’hydrocarbures qui attirent les clients.
D’après Mohamed Sadok El Bedioui, un changement considérable a été constaté dans le comportement des vendeurs illégaux d’hydrocarbures. Auparavant, ils vendaient au détail. Maintenant, ils vendent en gros et font de la prospections des clients, selon le président de la Chambre. Ainsi, « ils contactent les agriculteurs, les industriels, les transporteurs de marchandises et leurs proposent leurs services à bas prix et avec possibilité de paiement dans un délai qui ne dépassent pas les 15 jours », dit-il. L’essor qu’a connu ce secteur l’a poussé à entrer dans les villes et à ne plus se contenter des régions frontalières.
La solution ne peut être que l’application pure et simple de la loi d’après Mohamed Sadok El Bedioui, surtout que les lois qui existent permettent la lutte contre ce phénomène.« L’administration ne doit pas avoir peur d’appliquer la loi, car c’est grâce à l’application de la loi que le secteur retrouvera sa bonne santé d’antan » dit-t-il.
Mustapha Ben Takia, représentant de la Chambre syndicale régionale, a indiqué pour sa part qu’il existe 900 stations-services sur le territoire tunisien qui emploie 15 mille personnes et que 40 de ces stations ont arrêté définitivement leurs activités, à la date du 20 octobre 2015.