C’est ce qu’a déclaré Cecilia Malmström, la commissaire européenne pour le Commerce extérieur lors d’une interview exclusive qui sera publiée le 28 octobre dans sa version intégrale sur les colonnes du dernier numéro de notre magazine l ‘Economiste Maghrébin. Pour présenter la philosophie et les objectifs de l’Accord de libre-échange complet et approfondi ( ALECA ), les secteurs qui seront touchés par cet accord, ses apports quantitatifs et qualitatifs sur les échanges entre l’Union européenne et la Tunisie, les enseignements à tirer de l’exemple du Maroc, nous publions des extraits de cette interview.
L’Economiste Maghrébin : Quels sont les secteurs qui seront touchés par l’ALECA?
Cecilia Malmström : L’ALECA sera un accord ambitieux, qui couvrira le commerce des services, des produits agricoles, des produits agricoles transformés et de la pêche, l’énergie, mais aussi d’autres domaines comme la facilitation du commerce, l’établissement et la protection des investissements, les obstacles techniques aux échanges, la propriété intellectuelle, la politique de concurrence, les instruments de défense commerciale, la transparence des réglementations et les marchés publics… Un chapitre sera également consacré aux normes fondamentales du travail et au respect des accords multilatéraux en matière d’environnement.
L’Union européenne a-t-elle réalisé une analyse d’impact en ce qui concerne particulièrement les impacts de l’ALECA sur les exportations et les importations de la Tunisie ?
La Commission européenne a demandé à un bureau d’experts indépendant de mener une étude d’impact du futur accord sur le développement durable, dans ses dimensions économique, sociale, environnementale, ainsi que sur les droits de l’Homme. Cette étude, qui a été finalisée en janvier 2014, a conclu que l’ALECA devrait avoir des effets largement positifs pour la Tunisie en termes de croissance, d’exportations et d’emploi, bien que des ajustements sectoriels soient nécessaires… Bien évidemment, il s’agit d’une première étude macroéconomique, qui devra être complétée par d’autres études détaillées, notamment pour évaluer l’impact de l’accord au niveau microéconomique et sectoriel.
L’Union européenne a-t-elle prévu une assistance technique devant aider les agriculteurs et les industriels de l’agroalimentaire tunisiens à s’adapter aux normes de qualité et de sécurité draconiennes exigées par le marché européen?
Que vous négociez l’ALECA avec nous ou non, ce secteur, m’a-t-on dit, a un besoin urgent de se moderniser, pour assurer sa pleine place au service de l’économie tunisienne, mais aussi au vu de ses implications sur l’emploi, le développement régional et la protection de l’environnement… Il est important que la Tunisie identifie ses besoins et nous les communique dès que possible. Nous sommes aussi prêts à partager notre longue expérience en matière de développement rural, si la Tunisie le souhaite bien évidemment.