Le projet de la LF 2016 prévoit la soumission à la TVA de biens et services jusque-là exonérés ou non assujettis, notamment les médicaments et les produits pharmaceutiques, l’enseignement privé, les jardins d’enfants, les auto-écoles, les équipements sportifs, les restaurants universitaires…
Le secrétaire général du syndicat des pharmaciens, Rached Garali, a appelé, dans une déclaration à leconomistemaghrebin.com, à revoir la mesure relative à l’assujettissement à la TVA de la distribution des médicaments pour les détaillants et grossistes. Rached Garali a rappelé l’existence d’une imposition sur les médicaments pour la production locale de 6% et pour la distribution en gros et en détail, leurs marges bénéficiaires étant calculées sur la base du prix TTC du fabricant.
Le secrétaire général du syndicat des pharmaciens a précisé que la TVA a toujours été répercutée sur le consommateur : « Si l’Etat ne veut pas augmenter les prix et veut en même temps augmenter la TVA, c’est le pharmacien qui devra la payer », dit-il.
Et d’ajouter que pour les grossistes » ça va entraîner une baisse de 0,5% au niveau de leur marge bénéficiaire qui va se répercuter sur une baisse nette de leurs bénéfices. Sans compter qu’un certain nombre de grossistes vont se retrouver avec une marge de bénéfice de 0% et parfois déficitaires », s’alarme-t-il. Pour les pharmaciens détaillants, la baisse va de 2% en moyenne et pourrait atteindre les 20%.« Il s’agit de calculs justes et non pas d’estimations faites par nos experts », indique-t-il. Notons qu’après payement des impôts, les pharmaciens jouissent d’ une marge bénéficiaire d’environ 10% de leur chiffre d’affaires.
Pour les médicaments importés, qui n’étaient pas assujettis à la TVA, ils le seront dès l’entrée en vigueur de la LF 2016 : » Pris dans leur ensemble, le taux d’imposition (6%), la marge des grossistes et celle des détaillants représentent 9% en moins de la marge de vente des médicaments« , explique-t-il.
Dans le même contexte, notre interlocuteur a indiqué que les caisses sociales, également, vont devoir beaucoup débourser : « Nous estimons que c’est une très mauvaise approche qui va mettre en difficulté un grand nombre de pharmaciens », dit-il.