Les 140 étudiants de l’ Ecole normale supérieure de Tunis ( ENS ) ont entamé une grève depuis le 19 octobre pour protester contre des conditions difficiles et tout en refusant l’inclusion de l’Ecole dans les services de l’Office national des œuvres universitaires (ONOU). Avant le 19 octobre, l’ENS ne dépendait pas de l’ONOU. Ainsi les normaliens ont boycotté les cours et les services assurés par le foyer et le restaurant universitaire de l’école depuis le 19 octobre.
Contacté par leconomistemaghrebin.com, Hatem Zaâbi, l’un des étudiants grévistes a exposé la situation et d’après ses dires, l’ Ecole normale supérieure, même dans sa version française, est une entité autonome intégrant l’école, le restaurant universitaire et le foyer qui demeurent indépendants sous la direction de l’administration de l’école, sans aucune intervention de l’Office national des œuvres universitaires. « En 2012, les ouvriers qui travaillaient dans le cadre de la sous-traitance à l’école ont revendiqué leur titularisation et ont fait pression afin que le foyer de l’école fasse partie de l’Office national des œuvres universitaires, ce qui a été réalisé ». Et de continuer: « Un pareil acte est une atteinte à la spécificité de l’Ecole normale supérieure. D’ailleurs, depuis que le foyer et le restaurant font partie de l’ONOU nous avons été privés de la restauration le dimanche; car avant l’intégration à l’office, le restaurant de l’école servait les trois repas, ce qui n’est plus le cas maintenant. S’ajoute à cela les conditions qui se sont dégradées au niveau de l’hygiène. Il faut avouer que l’ONOU n’a pas su diriger et suivre le rythme de l’école », indique-t-il.
Dans le même contexte, notre interlocuteur a pointé du doigt un comportement exagéré de la part du syndicat des ouvriers à l’égard des étudiants, suite à leur titularisation. « D’ailleurs ils ont entamé une grève de 20 jours et nous avons été privés de restauration, avant le concours de l’agrégation l’année dernière », rappelle-t-il.
« Nous tenons à notre revendication : inclure l’Ecole de nouveau sous la tutelle de sa direction pour qu’elle ne fasse plus partie de la tutelle de l’office. Bien entendu le syndicat des ouvriers est contre cette revendication, ce qui a provoqué des tensions», dit-il fermement. Il est à noter que, d’après notre interlocuteur, l’ancien ministre Taoufik Jelassi s’est engagé à rattacher de nouveau l’Ecole dans sa propre direction. « Nous tenons une copie de cet engagement, mais on nous dit que le ministre n’est plus en fonction et que l’engagement ne peut plus être honoré! Or, le problème c’est la continuité des engagements et non des personnes », indique-t-il.
D’après notre interlocuteur, les étudiants grévistes ont été reçus par le ministère, mais ils n’arrivent pas à contacter le ministre. Cependant, un chargé de mission leur a recommandé de négocier avec le syndicat ou de s’adresser au secrétaire général de l’UGTT, afin de résoudre le problème.
En attendant une solution, la situation demeure complexe étant donné que la majorité des étudiants doit passer le concours de l’agrégation ce qui nécessite un effort particulier.