La présidente de l’Instance Vérité et Dignité (IVD), Sihem Ben Sedrine était l’invitée de l’émission “Chokran Al el Houdhour” dans la soirée du mercredi 28 octobre, durant laquelle elle a évoqué différents sujets.
“Nous avons enregistré 253 dossiers concernant des affaires de corruption qui ont été soumis et auditionnés auprès de diverses commissions telles que la commission d’écoute des victimes qui elle jouera un rôle important dans le processus de transition démocratique, et qui sera ouverte au grand public. Le démarrage des travaux se fera d’ici un mois”, a-t-elle dit.
Et de poursuivre: “ Mais ce que je juge important, c’est la protection des témoins, il est indispensable d’assurer la sécurité physique des témoins qui témoigneront contre les auteurs de violations et contre ceux qui ont commis des crimes dans le passé. Cela dit, nous appartenons tous et toutes à cet Etat, et le système sécuritaire a le devoir de nous protéger, quand on parle d’un Etat de droit et d’institutions”.
Sur un autre sujet relatif aux recommandations de la Commission de Venise sur l’adéquation avec la Constitution du projet de loi relatif à la réconciliation économique”, Mme Ben Sedrine a déclaré: “La commission n’a pas affirmé que ce projet est conforme ou non à la Constitution”
Elle a rappelé que ce dernier ne présente pas de garanties suffisantes d’indépendance pour permettre de considérer que le mécanisme de justice transitionnelle opèré dans le domaine de la corruption financière et le détournement des deniers publics sera équivalent aux mécanismes existant dans les autres domaines.
Par ailleurs, elle a fait savoir que : “ la Commission de Venise a fortement proposé à la Présidence de la République de revoir ce projet de loi, et procéder à des amendements. Mais en ce qui nous concerne, nous avions déjà fait les démarches auprès de la Présidence, y a quelques mois de cela, pour en discuter ensemble sur ce que nous pouvons faire : aucune réponse de leur part”.
Evoquant d’un autre côté, le cas du vice-président de l’Instance Vérité et Dignité, Zouhair Makhlouf, limogé pour violation des articles 31, 33 et 37 de la loi organique numéro 53 du 24 décembre 2013, elle a précisé: « Il est clair que nous avons accepté la décision de la justice, mais entre-temps il faudrait que nous en débattions, et ce n’est pas moi qui déciderai s’il sera réhabilité à son poste ou non, c’est le conseil de discipline qui statue ».