Quand on parle des élections municipales, on parle de droit de vote, de mode de scrutin, de conseils régionaux. Mais la question que l’on se pose est : pourquoi est-il important de voter aux élections municipales? C’est en partie, la grande question que la majorité des Tunisiens se posent. D’où l’importance de comprendre de ce dont il s’agit.
Dans la démocratie naissante que vit le pays, en ce moment, les élections sont le seul moyen de mettre en pratique la démocratie. Pour Ghazi Gherairi, secrétaire général de l’Académie internationale de droit Constitutionnel, il est important de rappeler le système démocratique que les élus du peuple ont choisi. Il est fondé sur le principe de la transparence et des élections démocratiques, précisant: “Nous avons un système démocratique, nous avons un Président, un chef du gouvernement, un Parlement. Il est évident qu’on ne peut pas construire une démocratie ayant des élus à l’échelle nationale seulement. Il faut vite se tourner vers les régions et les municipalités, parce qu’elles sont les seules formes de collectivités territoriales existantes aujourd’hui, même si la Constitution prévoit un autre niveau tel que le système de districts que nous n’avons pas encore mis en place”.
Et de poursuivre : “La première étape importante sont les élections des conseils régionaux et municipaux. Il a fallu un nouveau texte juridique, et ce, dans le but d’organiser ces élections, parce que la loi électorale ne prévoit en l’occurrence que des élections présidentielles et législatives”.
Et d’ajouter: “ Le projet de texte que nous avons soumis prend en considération les exigences démocratiques, telles que la proximité que constitue la municipalité et la région par rapport au citoyen. Vous savez, le Parlement c’est une chose qui est relativement lointaine quand on habite à l’intérieur du pays. La loi doit prendre en considération la spécificité de la proximité locale. Nous avons proposé la parité homme-femme, nous avons également intégré le statut des jeunes qui est prévu par ces textes et qu’il ne fallait pas non plus oublier”.
Et de continuer: “Personnellement, je suis fier de ce projet que je vois très démocratique et progressiste, pour la simple raison qu’il est le reflet non seulement du travail technique de la commission mais aussi de la volonté de tous les acteurs, c’est ça ce qu’on appelle la démocratie participative”.
Sur le plan juridique, les règles inscrites seront-elles suffisantes pour prévenir et éradiquer de nombreux problèmes comme la corruption ?
Rencontré à cette occasion, le doyen de la faculté de Droit de Sfax, Néji Baccouche, a déclaré que pour la lutte contre la corruption, les malversations et le népotisme, “il va falloir mettre en œuvre des mécanismes de contrôle. Des mécanismes institutionnels et juridictionnels existent bel et bien mais on connaît leurs limites”, a-t-il dit.
Et de poursuivre: “Le plus important, c’est le contrôle citoyen, de la société civile, ils auront un rôle fondamental à jouer. Maintenant, il est clair que les présidents des collectivités ou des conseils régionaux seront obligés de répondre aux interrogations, quand ils reçoivent une requête déterminée : prenons l’exemple de l’attribution d’un marché, ils ont une obligation envers le citoyen qu’ils ne peuvent plus ignorer ».
Interrogé sur les types de sanctions encourues, il a répondu: “Il y a ce qu’on appelle la sanction politique. Il y a aussi le contrôle de l’électeur citoyen : s’il a des preuves, il pourra les présenter au juge. A ce moment là, une enquête sera ouverte. » Et de conclure: “A mon avis, le plus important ce sont le contrôle citoyen et celui des médias. C’est pour cela qu’il faut sensibiliser les électeurs, ils doivent s’occuper de leurs intérêts locaux et non pas seulement d’un intérêt à caractère politique”.
Toutes les élections sont importantes qu’elles soient législatives, présidentielles ou encore municipales et chacune d’elles doit être un guide de fonctionnement des institutions administratives et politiques aux différents niveaux.