Intervenant dans un débat organisé par la Conect sur les menaces et les opportunités pour l’économie tunisienne des Accords de libre-échange complets et approfondis, l’universitaire Chokri Mamoghli a indiqué que l’Aleca est une opportunité qui ne doit pas se transformer en une catastrophe pour l’économie tunisienne.
Il a même estimé qu’il y aurait un risque de détournement de trafic. C’est-à-dire que les produits qui ne sont pas d’origine européenne pourraient entrer sur le marché tunisien. Selon ses dires, si des mécanismes de soutien n’accompagnent pas l’Aleca, le secteur des services pourrait rencontrer quatre problèmes liés essentiellement au commerce transfrontalier comme la télémédecine, à la consommation à l’étranger (tourisme et santé), à la présence des prestataires européens des services telles que les banques (les Tunisiens n’ont pas la capacité de s’installer dans les pays européens) et à la mobilité des personnes. «Cela pourrait conduire à un blocage total», a-t-il averti.
Chokri Mamoghli a par ailleurs attiré l’attention sur l’équivalence des diplômes parce que chaque pays européen a ses normes et standards. Et d’ajouter que les accords ne prévoient pas l’octroi de visas aux prestataires de services. Sur le volet de la soumission aux appels d’offres, M. Mamoghli a estimé que «les Tunisiens auront toutes les difficultés du monde pour soumissionner aux marchés publics européens».