En réaction à la proposition de l’UGTT de fixer les augmentations salariales à 15%, Moez El Joudi, contacté par leconomistemaghrebin.com, a indiqué que ce genre de proposition est négative. Il a rappelé que l’économie tunisienne souffre déjà des dernières augmentations dans le secteur public. « Nous avons essayé de l’expliquer à maintes reprises, en période de récession économique qui a été annoncée par la Banque centrale », indique-t-il.
Il a, par ailleurs, mis l’accent sur le déficit public. Concernant le secteur privé, notre interlocuteur a pointé du doigt le manque de productivité, la baisse des investissements à tous les niveaux. « Même les entreprises étrangères qui ont préféré rester en Tunisie n’ont pas les mêmes capacités d’investir qu’avant. S’ajoute à cela, un manque de productivité », s’alarme-t-il.
Dans ce genre de situation, nous n’avons pas de marge pour augmenter les salaires, explique-t-il, ce qui pourrait engendrer un risque inflationniste. « On est en train de tourner dans un cercle vicieux ce qui n’est pas sans compliquer la situation ».
« Ce que les syndicalistes ne savent pas ou feignent d’ignorer, c’est que les augmentations sont déconseillées et peuvent faire plus de mal que bien et ce n’est pas sûr que les retombées soient positives », remarque-t-il; tout en disant que contrairement à ce que les ouvriers et les syndicalistes croient, les augmentations ne vont pas améliorer le pouvoir d’achat.
En conclusion, l’économiste a appelé à une période de sacrifices et de consensus le temps que la croissance reprenne, pour qu’on puisse se permettre des augmentations. « Les augmentations salariales doivent aller de pair avec la croissance économique », conclut-il.