La place Mohamed Ali était archi pleine par les ouvrières et les ouvriers venus de plusieurs coins du Grand Tunis pour répondre à l’appel à manifester lancé par l’UGTT. Les slogans et les pancartes affirmaient l’attachement des ouvriers à leur principale revendication, à savoir l’augmentation salariale et leur soutien à la centrale syndicale lors des négociations sociales. Cette négociation sociale qui, faut-t-il toujours le rappeler, a connu plusieurs entraves et a été marquée par des déclarations incendiaires de la part aussi bien de la centrale syndicale que de la centrale patronale. D’ailleurs dans une déclaration récente à leconomistemaghrebin.com, Sami Tahri, porte-parole de l’UGTT avait indiqué que le rassemblement est une forme de soutien à la délégation de l’UGTT chargée de mener les négociations sociales avec l’UTICA.
L’ambiance était à l’enthousiasme à la place Mohamed Ali : les ouvriers présents exprimaient leur détermination à arracher « leurs droits » à l’augmentation salariale. « Si je suis là, c’est pour soutenir l’UGTT. Je ne compte pas céder mon droit », nous dit une ouvrière, qui a la quarantaine : « j’ai besoin de cette augmentation salariale, c’est vital pour moi surtout avec les prix excessifs et la cherté de la vie » dit-elle avec détermination. Les avis des autres manifestants ne sont pas très différents par rapport à celui de cette dame.
A un certain moment, on pouvait à peine bouger dans la place tellement elle était encombrée. Une chose est sûre : les ouvriers ne lâcheront pas prise. Rien qu’en jetant un coup d’œil aux pancartes, on se rend compte de leur détermination. L’hymne national et l’hymne de l’UGTT ont été chantés ce qui a donné à l’ambiance un air de fête.
Répondant à la question de leconomistemaghrebin.com, Belgacem Ayari, secrétaire général adjoint chargé du secteur privé, présent sur les lieux, a indiqué que la centrale syndicale connaît très bien la situation des entreprises privées, celles qui sont dans l’incapacité de payer et d’assurer les augmentations salariales et celles qui ne le sont pas. « Les entreprises qui ne sont pas capables d’assumer les augmentations salariales ne font pas partie de l’UGTT, à savoir les entreprises agricoles et les entreprises à caractère touristique », rétorque- t-il.
Dans une déclaration aux médias, Belgacem Ayari a indiqué qu’il tient l’UTICA responsable de la stabilité économique et sociale du pays, notamment que le pays compte plus d’un million d’ouvriers dans le secteur privé : « Comme dans le secteur public, les ouvriers du secteur privé contribuent au développement et à la croissance du pays, raison pour laquelle une augmentation salariale respectable s’impose pour préserver leur pouvoir d’achat » et de continuer : « Nous espérons aboutir à un accord qui satisfasse tous les intervenants. Les ouvriers sont prêts à faire acte de militantisme dans le cadre légal afin d’obtenir leurs droits ».
Par ailleurs, il a indiqué que la relation entre l’UGTT et l’UTICA n’a rien à voir avec l’hostilité.
Suite à la séance de négociation prévue pour le lundi 2 novembre, le comité national de l’UGTT et le groupement national du secteur privé tiendront une réunion afin de prendre les décisions nécessaires et l’appel à la grève n’est pas à exclure, conclut-il.