En Tunisie, la situation politique actuelle est loin d’être stable, c’est le scénario catastrophe que redoute le parti Al Joumhouri, a affirmé le porte-parole du parti Issam Chebbi, lors d’une conférence de presse, tenue jeudi 5 novembre, au siège du parti.
“Alerte rouge, on frôle le séisme politique, avec tout ce qui se passe. La solution est évidente, il faut qu’il y ait de nouvelles nominations dans l’équipe gouvernementale. Et ceci nous l’avons observé dès le début, il n’y avait aucune vision claire quant à la relance économique, et j’en passe”, a déclaré Issam Chebbi, lors de son intervention.
De son côté, la secrétaire générale du parti El Jomhouri, Maya Jribi a dressé un bilan de la situation actuelle, notamment ce qui se passe à Nidaa Tounes, entre autres: “ Je pense que la majorité des Tunisiens sont inquiets concernant la situation qui se dégrade de jour en jour sur le plan économique, de la gouvernance, de la transparence, mais aussi sur le plan politique, notamment suite aux problèmes internes au sein du parti Nidaa Tounes”, a-t-elle renchéri.
Et de poursuivre : “Ce sont des problèmes graves qui auront des incidences directes sur la stabilité du pays. Ceci nous questionne et nous interpelle en tant qu’acteurs politiques qu’on soit au gouvernement ou dans l’opposition. Il nous est demandé de chercher ensemble des solutions fédératrices qui posent les urgences et les priorités dont a besoin la Tunisie”.
Les premiers défis de la Tunisie
Pour nous, les priorités fondamentales sont au nombre de cinq, à savoir, le développement, la lutte contre la corruption, la santé, l’éducation et le problème du terrorisme. Il est indispensable que les Tunisiens et les acteurs politiques se mettent d’accord sur ces priorités et qu’ils agissent ensemble. Je me dois de préciser que nous sommes des démocrates et que la légitimité électorale est indiscutable pour nous. Ce gouvernement a montré ses défaillances au niveau des réponses aux attentes des citoyens. Il devient indispensable qu’il y ait un débat de fond pour chercher les solutions qui garantissent l’unité et la stabilité du pays.
Interrogée sur les solutions qu’elle préconise, elle a répondu: “Nous n’en sommes pas là encore, au niveau des détails, il faut parler d’orientation maintenant. Tout le monde est d’accord qu’il y a un problème de gouvernance, il s’agit de changer la gouvernance; c’est une équipe, c’est une vision, c’est un projet. Je tiens à dire que le problème n’est pas avec le Chef du gouvernement, mais le problème concerne toute la gouvernance, toute l’équipe”.
Et d’ajouter : “Il est malheureux de dire que tous les secteurs sont touchés par le problème de la gouvernance, un problème majeur. Cela dit, la Révolution a eu lieu justement pour clamer des solutions au développement, qui est le secteur premier qui ouvre la voie vers une stabilité politique, vers une union nationale pour faire face au terrorisme et, plus important encore, qui ouvre la voie vers l’espoir. Malheureusement, nous sommes encore loin des revendications des Tunisiens. La Tunisie a attendu quatre années pour que les problèmes soient résolus ».
Evoquant l’interférence entre Etat et parti, elle a déploré : “Il est désolant en Tunisie, quatre ans après la Révolution, qu’on parle encore d’interférence Etat-parti. Tous les Tunisiens savent que l’article 76 de la Constitution stipule clairement que le Président de la République est tenu à la neutralité. Malheureusement, notre président de la République et également le président de l’ARP enfreignent la Constitution. Ceci est extrêmement inquiétant, car cela implique des répercussions directes quant à la stabilité du pays”.
Et de conclure: “En Tunisie, nous sommes en train de mettre en place les institutions démocratiques et un des piliers de la démocratie naissante est le respect de la Constitution. Les Tunisiens ont souffert des atteintes à la Constitution sous Ben Ali, il est désolant qu’aujourd’hui on voit le Président de la République, qui est garant de l’unité nationale, enfreindre la Constitution”.