Lors de son discours annoncé aujourd’hui au lancement du projet de jumelage entre la Tunisie et la France visant à moderniser le cadre opérationnel de la politique monétaire de la Banque centrale de Tunisie ( BCT ), le gouverneur de la BCT a annoncé un ensemble de projets pour la modernisation du secteur bancaire tunisien, l’amélioration des pratiques du marché et l’accroissement de la solidité des banques et leur compétitivité.
Le gouverneur de la BCT a fait savoir que des projets de réformes stratégiques ont été engagés par la Banque centrale et sont actuellement à un stade assez avancé, à l’instar de la refonte des statuts de la BCT, en vue de doter l’institut d’émission d’un cadre juridique digne d’une banque centrale moderne, dont les principales missions s’étendent désormais, outre la stabilité des prix, à la stabilité des paiements, notamment.
M. Ayari n’a pas manqué, à cette même occasion, d’annoncer qu’un projet d’amendement de la loi régissant l’activité bancaire est en cours de finalisation, destiné à moderniser le système bancaire tunisien et de le doter des meilleurs principes et règles de marché.
Interpellé par leconomistemaghrebin.com sur les détails du projet de la refonte des statuts de la BCT, le gouverneur de la Banque centrale a affirmé que ce projet vise essentiellement l’amélioration de la relation entre les banques et leurs clients. Et d’ajouter que ce projet préserva l’intérêt des consommateurs tunisiens. « Cette loi entrerait en vigueur début 2016, une fois discutée et adoptée par les élus du Peuple », a estimé M. Ayari.
Par ailleurs, le gouverneur de la BCT a affirmé que le projet de contre paiement ( LCP ), qui parmi les réformes engagées par la BCT, connaît des avancées significatives et sa mise en application se concrétiseront dans un futur proche, de concert avec Tunisie Clearing.
«Entre autres, ce projet est une condition qui pourrait aider à espérer l’émergence d’une courbe de taux monétaires, ouvrant la voie à une plus grande libéralisation financière et à une possible déconnexion par rapport au TMM », a-t-il précisé.
Dans ce sillage, M. Ayari a rappelé l’opération de la recapitalisation des banques publiques et la promulgation des textes visant le renforcement des règles de bonne gouvernance dans les établissements de crédit, ainsi que des nouvelles exigences en matière de provisionnement, de solvabilité et de liquidité par le relèvement progressif du ratio de solvabilité minimum à 9% en 2013, puis à 10% à partir de 2014, parallèlement à l’institution de nouvelles règles prudentielles de gestion de risque à court termes, selon la norme bâloise ( LCR ), décisions entérinées en 2015, mais dont l’application graduelle s’étendra jusqu’à 2019.
Toutefois, le gouverneur de la BCT n’a pas manqué d’appeler le secteur bancaire à déployer davantage d’efforts en matière de mobilisation de l’épargne et de financement des investissements dans des créneaux de haute valeur ajoutée.